mars 2011

Mois de l’architecture / Malte Martin

dimanche 20 mars 2011

En 2008, les étudiants de troisième année du département design graphique de l’ésam avaient travaillé sur un projet de poésie urbaine dans le cadre du festival Poésie Nuit. À l’issue de plusieurs mois de recherche et de création, Eric Vautrin, directeur artistique du festival Poésie/Nuit, invita un groupe de trois étudiants (Paul Ressencourt, Julien Alirol et Simon Roché) à réaliser leur projet à l’échelle de la ville de Caen. Grâce au partenariat avec Twisto, ils intervinrent sur les vitres d’un tram qui circula pendant toute la durée du festival.
C’est à cette même période que fut envisagé, pour la première fois, un partenariat avec la Maison de l’Architecture pour reproduire l’expérience durant le mois de l’architecture.
L’idée est d’introduire plus fortement la notion de graphisme dans cette manifestation. Le graphisme et l’architecture sont deux médias qui communiquent entre eux sur différents plans de communication (signalétique, édition, communication visuelle…), l’ésam en est un des nombreux exemples avec son bâtiment conçu par le studio Milou et les graphistes de Camping Design.
Pour cette 6ème édition les étudiants  du département design graphique de l’ésam vont investir certains lieux du centre ville de Caen et de ses environs afin de mieux interpeler le public. Pour que cette opération prenne toute son sens, il paraissait évident d’inviter Malte Martin, graphiste reconnu pour ses interventions dans l’espace urbain. Deux interventions sont prévues, l’une dans le cadre d’une conférence pour les étudiants de l’ésam et l’autre pour le public caennais durant la manifestation du mois de mars.

Élisabeth Taudière, Nathalie Lemarchand et Malte Martin rencontrent les étudiants de design graphique dans leur atelier

À l’origine du projet Elisabeth Taudière (de la Maison de l’architecture Basse Normandie) et moi avons tout de suite pensé à inviter Malte Martin à l’occasion d’une conférence à l’ésam pour aider les étudiants à imaginer des dispositifs graphiques, dés les premières semaines du projet. Cette conférence s’est suivie d’une courte présentation dans l’atelier Design Graphique avec Malte et des représentantes de la Maison de l’architecture, des reportages graphiques des étudiants sur les différents sites et leurs projets encore sous forme d’ébauche.
Les projets se finalisant, les mêmes représentantes de la maison de l’architecture ont assisté au rendu et ainsi aider à préparer la commission devant les élus pour avoir les autorisations. Fiches techniques, lettre officielle du directeur de l’école, porte-à-porte avec moi ont été nécessaire pour obtenir un certain nombre d’autorisations car certaines sont restées lettre morte.
Lors de sa venue Malte a proposé une intervention pour le mois de l’architecture qui a été soutenu par une résidence à l’ésam, en collaboration avec des étudiants de la Mention Com-Éditon que je coordonne. Émilie a donc assisté à l’ensemble du projet, du stage chez Agrafmobile à Paris, au montage à Caen jusqu’à récemment aux Puces de la typographie.

les étudiants travaillent au montage des lettres de Malte Martin dans le théâtre de Caen

Vernissage avec Malte Martin, Eric Langereau et Alain Lepareur à l'ésam de Caen

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce dernier a alors proposé le projet « CAEN MÊME ». Cette intervention dans l’espace public est une performance typographique et urbaine à la recherche de l’espace public à Caen.

"À", Place St-Sauveur

Les places publiques de Caen ne sont pas investies par les caennais, restant souvent un simple lieu de passage ou de stationnement. L’installation/performance est une structure typographique réalisée en carton brut dont le but est justement d’inviter les passants à contourner les structures imposantes des lettres et surtout à s’attarder sur ces places. Il y a un jeu autour de la reconstruction qui est propre à la ville par son passé historique.
Les intempéries, les réactions des passants ont fait partie de cette performance qui est un work in progress. Par l’usage de ce médium, qu’est le carton, il y avait cette dualité entre construction/déconstruction permanente car il s’agissait d’une installation éphémère.

"Même", place du théâtre

"Caen même", place du théâtre

installation du théâtre après sa destruction

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le carton par ses dimensions de 80×80 agit comme un pixel, il sort de l’écran pour se poser au milieu de place historique, place reconstruite et place en cours de construction.
Les modules étant très imposants, un fut faisant 5 cartons de 80x80cm, soit une hauteur de 4 mètres par en moyenne 3 cartons pour la chasse, soit 2,40 mètres.
Émilie Villedieu de Torcy et Aurélie Bonnet ont participé à la mise en place du projet à Paris durant le mois de Février, à l’occasion d’un stage chez Agrafmobile. Après simulation du projet pour obtenir les autorisations municipales et sa validation, l’équipe a travaillé à la réalisation de l’alphabet complet de la typographie Carton, complété d’un mode d’emploi pour le bon déroulement et la mise en place des lettres : modèle pour le bon pliage et le sanglage des cartons entre eux.

"Être", sur le parvis de l'ésam de Caen

montage d'une lettre dans l'atrium de l'ésam

 

Merci à Émilie Villedieu de Torcy pour ses précisions techniques et à Thomas Rainfroy pour ses photographies © 2011

Mois de l’architecture / travaux des étudiants

mercredi 16 mars 2011

interventions des étudiants de l'ésam dans la ville

Les étudiants de 3ème année design graphique devaient réfléchir à des moyens graphiques simples et peu coûteux, prenant en compte un ensemble de contraintes liées à l’espace public, pour investir la ville et sensibiliser sa population à l’urbanisme et ses enjeux.
Tout de suite ce sont posées certaines questions comme par exemple :

Comment l’architecture est elle investie par ses habitants?
Comment l’architecture a-t-elle évoluée au fil du temps?
L’impact de l’architecture sur la ville?
Chacun s’est approprié différemment ces questionnements pour adopter des postures personnelles:
– Perception personnelle des habitants, témoignages de souvenirs en rapport avec certains lieux de la ville.
– Perception historique des monuments, des différentes époques, de l’avant guerre, de la reconstruction et de l’architecture contemporaine.
Les étudiants invitent les caennais à un parcours retraçant les différentes époques de construction des bâtiments.
– Jeux dans la ville avec la mise en place de « parasites » qui investissent des bâtiments.
– Impact de l’architecture sur la ville avec le rapport ombre/lumière.
– Aménagement de la ville, vis-à-vis de l’omniprésence de l’eau, en disposant des panneaux et des niveaux d’eau en rapport avec la montée de l’Odon.

Scénario qui superpose deux époques, deux villes, Caen petite Venise normande et Caen ville contemporaine. Grâce à un parcours de panneaux indiquant des niveaux d’eau, le passant réalise soudain un voyage dans le temps et met les pieds dans l’eau. la volonté du groupe était de dire que malgré les transformations de la ville, avec le réchauffement climatique il est possible que Caen devienne une ville à nouveau inondée. « Caen à marée basse » prolonge se projet avec des panneaux signalétiques qui jouent avec poésie sur l’absurdité de cette ville inondée.

Quand l’histoire personnelle rencontre l’Histoire de la ville et qu’elles se mélangent cela donne un travail sur la mémoire.
« Souviens-toi » est un travail qui donne la parole aux caennais qui se remémorent un moment de leur vie dans un lieu de leur ville. Le groupe a souhaité réaliser une dizaine d’affiches faites main qu’il a collées dans le lieu précis où l’anecdote s’est déroulée. Quant à « Ma ville » est un objet édité représentant un plan de Caen sérrigraphié qui permet de collecter des parcours personnels en vue de réaliser une édition croisant les parcours multiples en un parcours mental.

Certains groupes ont, eux, décidé d’interpeller par des installations visuelles simples comme le projet « Vis-àVis », comme l’apparitions de modules parasitaires sur la façade de l’ancienne école des Beaux-Arts, comme si les murs généraient de façon épidermique des micros architectures.

Les trois projets « Reconstruction » / « Vous êtes ici » / « 3 parcours-3 lieux-3 époques », souligne l’aspect stratifié de l’histoire de la ville de Caen. Dans « Reconstruction » le groupe a voulu sensibiliser les passants à l’histoire de certains bâtiments entre 1945 et 1960 en inscrivant leurs dates de construction par une typographie contemporaine de chaque période. Pour « Vous êtes ici » le principe est simple, le groupe laissait à disposition une petite édition de cartes postales anciennes au public qui leur indiquait des points de vues dans la ville, grâce à un pochoir au sol afin de superposer deux époques architecturales. Et enfin « 3 parcours-3 lieux-3 époques », consiste en la découverte des 3 grandes époques architecturales, Moyen-Âge, reconstruction et architecture contemporaine via trois édifices emblématiques. Le public disposait de cartons indicatifs dans le tram et d’un marquage au sol dés l’arrêt de tram afin de découvrir ou redécouvrir un édifice devant lequel chacun passe tous les jours sans y faire attention.

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Pour plus d’informations visitez notre blog graphisme & architecture

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"protubérances organiques" © Alexandre Tourgis

"protubérances organiques" © Alexandre Tourgis

"protubérances organiques" © Alexandre Tourgis

"3 époques" © Louise Houel/Camille Guingouin/Annabelle Lebret

"3 époques" © Louise Houel/Camille Guingouin/Annabelle Lebret

"3 époques" © Louise Houel/Camille Guingouin/Annabelle Lebret

"Vous êtes ici" ©Symphonie Robail/Emma Langevain/Obéline Auffret

"Vous êtes ici" © Symphonie Robail/Emma Langevain/Obéline Auffret

"Souviens-toi" © Juliette Hoefler et Anne Jacquinot

"Souviens-toi" © Juliette Hoefler et Anne Jacquinot

"Souviens-toi" © Juliette Hoefler et Anne Jacquinot

"Souviens-toi" © Juliette Hoefler et Anne Jacquinot

"Caen à Marée basse" © Jeanne André, Maxime Corbeil et Nicolas Cosson

 

"Caen à Marée basse" © Jeanne André, Maxime Corbeil et Nicolas Cosson

"Caen à Marée basse" © Jeanne André, Maxime Corbeil et Nicolas Cosson

 

 

 

Mois de l’architecture en Basse Normandie

dimanche 6 mars 2011

Dans une démarche interdisciplinaire, le Mois de l’architecture contemporaine en Normandie propose des regards croisés sur l’architecture contemporaine et l’urbanisme, à travers plus de 70 événements programmés dans une trentaine de villes.
Pour cette 6e édition, la manifestation propose de s’interroger sur la façon dont notre cadre de vie évolue. Nos villes se transforment et se renouvellent, attentives aux préoccupations environnementales et aux nouveaux besoins, soucieuses de positionnement économique et attentives à la concertation. Les  enjeux sont multiples, le rôle de chacun des acteurs complexe. Pour autant le cadre de vie concerne chacun d’entre nous ; c’est l’architecture, le logement, les équipements publics, le territoire, la ville et la campagne, les transports… Qu’en comprenons-nous ?
Le Mois de l’architecture contemporaine invite petits et grands, professionnels ou non à visiter, expérimenter, connaître ce qui compose notre ville. La manifestation s’ouvre à de nouvelles contributions et inaugure de nouveaux partenariats avec la participation de géographes, d’artistes, d’enseignants et d’étudiants qui portent un regard attentif à l’architecture et au cadre de vie, engageant un dialogue renouvelé. Nous formons le voeu que cette 6e édition du Mois de l’architecture contemporaine en Normandie connaisse un vif succès et puisse permettre à chacun de devenir acteur de la ville de demain.

affiche de Ludivine Mabire

Mois de l’architecture / Poésie urbaine

jeudi 3 mars 2011

Dans quelques jours commencera le Mois de l’Architecture Contemporaine à Caen. A cette occasion, retrouvez les interventions complètes proposées dans le centre-ville de Caen par les étudiants du Département Design Graphique de l’ésam dans ce dossier de présentation. Ainsi que les différents articles consacrés à ces interventions et au projet « CAEN MEME » de Malte Martin dans Etapes magazine et sur le site de la Ville de Caen.

© Malte Martin / Agrafmobile

 

© Malte Martin / Agrafmobile