David Poulard / Poésie Nuit

/// Mercredi 4 mars à 18h à la Bibliothèque d’agglomération de Caen la mer – Centre Ville


David Poullard est dessinateur de caractères typographiques et graphiste. Son champ d’investigation est l’interrogation du quotidien, et plus spécfiquement l’étude des écritures exposées et des pratiques sociales qui les génèrent. Il dessine à partir de 1999 la série des « Ordinaires » à partir de son observation des lettres des métros parisiens, une typographie destinée à se faire oublier dans son décor. De la même manière, partant cette fois d’une observation de la langue française, il publie en 2006 un très étonnant « Précis de conjugaisons ordinaires », avec Florence Inoué et Guillaume Rannou, une « tentative d’étirement du français figé » conjuguant des expressions toutes faites. Invité de La poésie/nuit, il présentera sa conception de la typographie, notamment dans son rapport à la langue et aux usages.
Rencontre en présence d’Alain Roger, enseignant la typographie à l’ERBA Caen la mer.

Florence Inoué, David Poullard et Guillaume Rannou
Le Précis de conjugaisons ordinaires. 
Tentative d’étirement du français figé 
Ce travail est le résultat de l’association de trois personnes, Florence Inoué, David Poullard et Guillaume Rannou, respectivement graphiste, typographe et acteur, tous profondément dingues de la langue. Depuis 2001, adoptant une posture d’apprentis-linguistes, ils remettent en jeu ce qui apparemment va de soi : ils interrogent nos habitudes langagières, fouillent les ressorts de notre oralité en créant des dispositifs destinés à interroger les mots et à recréer du sens entre eux.
Dans ce Précis, ils ouvrent le champ de la « table de conjugaison » et de ses potentialités insoupçonnées ; à travers la manipulation de près de deux cents locutions, la langue française se voit ainsi dépliée (du latin explicare) puis repliée (du latin cumplicare). Le Précis de conjugaisons ordinaires est ainsi le fruit d’un jeu à la règle aussi simple qu’étonnante : 1. extraire une locution du langage quotidien (ex. : “Ça commence à bien faire !”), 2. passer le verbe à l’infinitif (Commencer à bien faire), 3. conjuguer ce dernier à toutes les personnes, modes, temps de la langue française (Je commence à bien faire, Tu commenceras à bien faire, Que nous commençassions à bien faire, Commencez à bien faire !, etc.).

Florence Inoué, après avoir assisté différents metteurs en scène sur des auteurs tels que Claudel ou Schwab, met en scène L’acte III du Babil des classes dangereuses de Valère Novarina en 2000, avec la contribution du dessinateur de caractères Pierre di Sciullo. Autodidacte, elle se consacre exclusivement au graphisme à partir de 2001.
David Poullard est dessinateur de caractères typographiques et graphiste. Son champ d’investigation est l’interrogation du quotidien, et plus spécifiquement l’étude des écritures exposées et des pratiques sociales qui les génèrent. Il dessine à partir de 1999 la série des Ordinaires, caractères typographiques notamment utilisés pour la composition du présent ouvrage.
Guillaume Rannou est acteur. Après avoir co-fondé le collectif de théâtre de rue Éclat immédiat et durable, il a intégré le Conservatoire national d’art dramatique. Il joue dans des spectacles dont il est parfois à l’initiative, voire auteur : « J’ai ! », un essai sur le rugby ; La vérité en pointure, Jacques Derrida ; La Cosmologie, écriture collective. Il a aussi écrit un récit de voyage : Êtreaujapon. Il collectionne les cartes Michelin, les annuaires et les dates de chantier sur la chaussée. Il aime se pencher sur les mots courants.

///Information > http://www.lapoesienuit.com/