Passages de témoins #1


/// Présentation >


Eté 2009. Elections présidentielles en Iran. Une vague verte envahit nos écrans de télévisions, sollicite la plume des journalistes du monde entier, affole nos radios. Un espoir naît à Téhéran. Une révolution verte. Et très vite, des cris, des coups de matraques et de couteaux, des emprisonnements. La violence et la peur, l’intimidation et la répression ramènent une jeunesse à la dictature, comme un mur infranchissable. A Athènes, quelques mois plus tôt, on manifestait : la jeunesse grecque s’embrassait, rêvait d’un futur plus heureux. En France, encore, au printemps des étudiants bloquent les universités pendant plusieurs semaines. Ils réclament un avenir, la possibilité d’encore y croire, dans un univers désorienté par la crise financière… Pourtant, il y a 20 ans, en 1989, à Berlin, on croyait que quelques formidables coups de pioches allaient rendre le monde complètement libre.
Utopie, maladie de la jeunesse ? Le monde bat pourtant des idéaux de sa jeunesse. De quelques utopies, de l’engagement de quelques-uns naissent des mouvements qui transforment la société, qui « changent la vie », les sexualités, les relations familiales et parfois même le monde, en s’opposant à des logistiques trop bien huilées…
Comment la conscience politique et sociale vient à la jeunesse ? C’est notre question, le fil rouge de toute la réflexion qui sera portée lors de ces premiers « Passages de témoins ». Un sujet dont se sont souvent emparés nombre d’écrivains, d’intellectuels, mais aussi des documentaristes et des cinéastes qui auscultent ainsi la vitalité d’une société ; un thème qui revient en permanence dans l’actualité et le débat d’idée…
Qu’avons-nous fait de nos 20 ans ? Que faisons-nous de nos 20 ans ? Qu’allons-nous faire de nos 20 ans ? Voilà nous y sommes, prêts à discuter et à débattre. C’est à la fois un sujet en écho à des réalités contemporaines et une manière de s’attacher une dimension historique. Ce grand thème sera traité au côté des autres rendez-vous littéraires lors d’une série de tables rondes, de lectures, de concerts et de rencontres tout au long de ces « Passages de témoins » à l’Université, à l’Auditorium du Musée des beaux-arts, au Cargö ou sur l’esplanade du Vieux Saint-Sauveur.


/// Programme >


Stage Manga à l’ésam du mardi 4 au vendredi 7 mai, de 18h à 20h > des étudiants de l’ésam peuvent s’y inscrire également

Rencontre avec Laurent Bruel, éditeur de mangas, Éditions Matière



/// Historique >

Créées au début de l’année 2003, les Éditions Matière agissent dans les champs de la bande dessinée, des arts plastiques et de la théorie à travers deux collections. La collection Imagème publie des travaux de (ou en rapport étroit avec la) bande dessinée. La collection Un se divise en Deux publie ensemble des dessins et de la théorie, en des livres à tous égards tranchés.

Indépendantes de tout mouvement ou organisation, les Éditions Matière sont constituées en association loi 1901.














Travaux publics, Yûichi Yokoyama, collection Imagème
96 pages
noir et blanc
sens de lecture japonais
15 x 21 cm
ISBN : 978-2-916383-06-4
mars 2010
13 euros

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Voici enfin l’occasion de (re)découvrir Travaux publics. Publié en 2004, le premier ouvrage de Yokoyama était devenu introuvable, son tirage initial épuisé. Nombreux sont ceux qui ont entendu parler de ce titre ou l’ont aperçu sans jamais avoir eu la possibilité de le lire vraiment :Travaux publics reparaît aujourd’hui dans une version REVUE ET AUGMENTÉE !

Travaux publics présente une série de chantiers colossaux, énigmatiques, et pour tout dire impossibles. De ceux qui construisent on ne sait rien, de ceux qui commandent ou ordonnent les travaux moins encore : Yokoyama ne donne à voir que la massivité des ochers, l’étendue des plaines et du ciel, le fracas des matériaux et des machines, le flegme d’ouvriers-dandys masqués et inexpressifs.

Chez Yokoyama, la narration s’efface pour rendre à la bande dessinée son matériau et sa vocation : le dessin et l’agencement des formes. C’est la création elle-même que Yokoyama met en scène. Le cinquième et dernier récit inédit, ajouté au présent volume, le démontre d’ailleurs de manière éclatante puisqu’il présente l’édification de l’un des plus fameux projets d’architecture utopiques : le cénotaphe de Newton, dessiné par Étienne-Louis Boullée en 1784 et jamais réalisé.


La collection Imagème publie des travaux de bande dessinée ou apparentés à la bande dessinée, chacun dans son genre s’attachant à faire valoir la clarté de la ligne, une exigence de minimalisme, et, nouant le tout, le primat de la forme sur la substance — de la présentation sur la représentation.

Dessins publiés par la bande, les travaux que rassemble la collection Imagème ambitionnent de constituer un corpus original de « textes-en-images ».