Table ronde du 6 novembre

Pour la première fois, le département design graphique initie un projet de recherche en partenariat avec l’Université Caen Basse Normandie et l’Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine, à cette occasion a eu lieu une table ronde introductive en présence des étudiants de deuxième année et troisième année design graphique et de licence du département d’études germaniques de l’Université.

Programme :

– Walther Fekl (Enseignant-chercheur retraité de la Europa-Universität Viadrina, Frankfurt an der Oder, membre de l’EIRIS, commissaire d’exposition) a présenté la genèse du projet de l’exposition « Cent Murs Sans Murs » et resitué la place de l’image du mur de Berlin dans le dessin de presse francophone.

– Éric Leroy du Cardonnoy (professeur de littérature et civilisation au Département d’études germaniques de l’Université Caen Basse-Normandie, membre de la MRSH et directeur l’unité de recherche ERLIS) > « À travers la presse et la littérature de langue allemande, il s’agira de dégager des constances, des ruptures et des évolutions dans la perception du Mur de Berlin de sa construction à sa disparition. J’essaierai également de montrer ce qu’il reste du Mur aujourd’hui, 20 ans après l’ouverture, tant dans les mentalités que dans les traces écrites (presse et littérature). »

– Thierry Weyd (artiste, éditeur et professeur à l’ésam et chercheur au Laboratoire de l’art & de l’eau) > NOUS SOMMES SI JEUNES, NOUS NE POUVONS PAS ATTENDRE*

Évocation audiovisuelle du mur de Berlin à travers les œuvres musicales et picturales de Kiddy Citny et Thierry Noir. Ces œuvres, peu connues, sont emblématique de l’activisme musical, graphique et artistique berlinois des années 1980. SPRUNG AUS DEN WOLKEN, EINSTUERZENDE NEUBAUTEN, et d’autres formations musicales ont eu pour terreau le paysage berlinois de l’époque du mur (d’où leurs noms), un sombre paysage où musique, performance et graphisme composaient alors le socle d’une culture singulière que l’on qualifie d' »industrielle ». Ce paysage remarquable apparaît notamment en 1987 dans le film de Wim Wenders : « Les ailes du désir » (Der Himmel Über Berlin).

* »PAS ATTENDRE », chanson de Sprung Aus Den Wolken, 1984.

– François Bordes (chercheur à l’Imec, chargé des fonds de sciences humaines et sociales à l’Imec, écrivain, revuiste et enseignant) > La chute du mur de Berlin est un événement qui reste à penser au-delà des catégories de Guerre froide dont nous sommes les héritiers directs. L’IMEC, où se fabrique en partie l’histoire intellectuelle et culturelle du XXe siècle, constitue un lieu pour la « mémoire créative ». Parmi les fonds d’archives conservés à l’abbaye d’Ardenne, certains permettent en effet de redécouvrir et réinterroger cet événement-clef.

– Sarah Fouquet (dessinatrice, graphiste et professeur à l’ésam) > « Faire tomber les murs », un projet européen Haw Hambourg-Erg Bruxelles- ésam Caen/Cherbourg.

Ce projet inter-écoles est né d’une volonté de célébrer le mur de Berlin, sans toute fois regarder en arrière mais bien au contraire en observant l’actualité et en imaginant la suite. Regard croisé sur la question du mur aussi bien symbolique que politique, du dessin de presse à l’affiche, en passant par l’illustration et l’image narrative, « Faire tomber les murs » permet d’aborder un ensemble de typologies d’images, critiques et poétiques, propres à la création graphique contemporaine.

– Nawal Bakouri (critique, commissaire d’exposition et professeur en histoire du graphisme à l’ésam) > Considérant l’exposition comme un espace de réflexion et d’expression visuelle et textuelle, il s’agira de s’interroger sur la fonction du mur dans l’exposition.  Au travers les espaces privés et publics de monstration de l’art, les murs de supports et les murs de séparation, l’art de dans et hors les murs, les murs architecturaux et les murs scénographiques, les débats historiques sur les modes d’agencement sur et avec les murs… Il s’agira ce jour d’introduire des pistes de recherches au travers quelques exemples d’expositions.

 

 

De gauche à droite © Claren Tran

De gauche à droite : Thierry Weyd, Camille Prunet, Éric Leroy du Cardonnoy, Walther Fekl, Sarah Fouquet, Nawal Bakouri et François Bordes © Claren Tran

Walther Fekl © Claren Tran

Walther Fekl © Claren Tran

Éric Leroy du Cardonnoy © Claren Tran

Éric Leroy du Cardonnoy © Claren Tran

François Bordes © Claren Tran

François Bordes © Claren Tran