Blanquet au Wharf

/// Boyau noir >

Le Wharf, Centre d’art contemporain de Basse-Normandie et la Comédie de Caen, Centre Dramatique National de Normandie s’associent pour la présentation du travail pictural de Stéphane Blanquet ; dessinateur, plasticien, illustrateur, auteur de romans dessinés, scénographe, éditeur. Depuis 2007, il réalise chaque année la  campagne de «communication» de la Comédie de Caen et son univers graphique aux allures de jardin luxuriant est connu des publics de la région bas-normande.

Cependant, le projet qui réunit nos deux institutions pour cette exposition s’attache davantage à présenter l’œuvre la plus « obscure » de Stéphane Blanquet qui se déploiera dans une scénographie spécifique pour la mise en espace de son univers. Comme tout artiste à l’univers « marqué », sa singularité graphique est reconnaissable parmi les productions des vingt dernières années, comme celle qui s’imprime dans nos mémoires pour ne plus la quitter. Dans une scénographie théâtralisée, ses dessins surdimensionnés entre rêves et cauchemars prendront corps sur les murs telles des réminiscences fantomatiques de nos propres hantises.

Ses personnages, aux allures parfois joyeuses souvent inquiétantes, se distordent dans un déploiement de noir et blanc où la graphie remplit l’espace de la toile comme pour mieux enfermer le regardeur sans aucune échappée possible. Ici l’univers est clos, le lieu est refermé par le déploiement même du dessin qui obstrue toute vacuité de blanc. La claustrophobie provoquée par le plein d’images oblige une observation attentive de l’ensemble de la composition et d’être au plus près, là où se niche le détail sardonique, le pathétique.

L’œuvre tout entier de ce créateur trouve sa genèse depuis des « familles » issues de la peinture, du cinéma, de la musique et du son et dont la génération à laquelle il appartient s’est nourrie. Depuis les références classiques de la peinture en passant par les productions de bande dessinée et d’œuvres graphiques alternatives, c’est tout un atlas personnel qu’il a constitué au cours de ces années. Depuis sa caverne, comme celle de Platon, Blanquet voit et projette sur le papier — cette paroi horizontale — les ombres errantes et nocturnes qui surgissent. La survivance de ses fantômes, ritualisée par le noir et blanc, construit par hybridité une communauté spectrale d’individus avec lesquels nous engageons un dialogue, comme si ces figures ne nous étaient pas si étrangères. Ici, le déployé pariétal de Blanquet aspire le spectateur dans un monde où la frayeur prend des physionomies « familières ».

dessin de Stéphane Blanquet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

/// Infos pratiques >

Vernissage vendredi 20 janvier 2012 à 18h

ouvert du lundi au vendredi et chaque premier samedi du mois, de 14h à 18h

02 31 95 50 87

wharf2@orange.fr

7 Passage de la Poste – BP 59

14200 Hérouville-saint-Clair

/// Si vous aimez Blanquet, vous aimerez Hey >

En ce moment se tient une des plus déroutantes expositions de l’année à la Halle St-Pierre et ce jusqu’au 4 mars 2012. Toutes les expositions d’art contemporain montées par les institutions culturelles mondialisées se ressemblent mais quelques ovnis comme « Hey! Modern Art & Pop Culture » ne ressemblent à aucune autre. Blanquet y réalise une très belle installation, sombre et baroque.

Stéphane Blanquet à la Halle St-Pierre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Le musée de la Halle Saint Pierre et la revue HEY! s’associent pour présenter l’exposition HEY! modern art & pop culture. Rencontre inévitable au sein de la scène culturelle alternative entre les courants de la pop culture et les formes populaires de l’art moderne et contemporain que sont l’art brut et l’art singulier. Notre société est une « culture-monde » à laquelle l’art pictural n’échappe pas. Aujourd’hui, l’esprit de la rue et du populaire est partout et gagne les institutions. Dans l’esprit de la revue HEY!, l’exposition se veut le relais et la caisse de résonance de cet art urbain, pop et outsider.

 

Qu’ils détournent les fondements d’une civilisation technicienne dont ils représentent les ouvertures permises à la création artistique et à la libre invention, ou qu’ils entretiennent les liens les plus ténus possibles avec toute espèce d’environnement culturel ou de médiatisation, la soixantaine d’artistes présentés dans l’exposition ont en commun de contester les frontières hiérarchiques qui séparent le grand Art de la culture populaire. Leurs généalogies culturelles et leurs cousinages donnent à cette exposition l’allure d’un cabinet de curiosités du XXIème siècle. Représentants emblématiques de la Pop culture ou héritiers de la forme la plus  singulière de l’art, l’art brut, ils sont le pollen libre de la création culturelle. »

Titine K-Leu

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Halle Saint Pierre

2 rue Ronsard – 75018 PARIS

Tel. +33 (0)1 42 58 72 89

tous les jours, de 10h à 18h