Dans le cadre de l’exposition MURS, le Musée des Beaux-Arts de Caen a invité les étudiants de l’ésam Caen/Cherbourg à produire et présenter des travaux en regard des œuvres picturales et littéraires sélectionnées pour l’occasion. Dans un premier temps il s’est agi de soumettre une bibliographie aux étudiants de 3ème année design graphique et 4ème année Com Éditions. Chaque étudiant disposait d’un temps nécessaire au choix de son texte, à sa lecture et à son analyse en amont des 5 jours d’atelier dédiés à la production de leurs images.
Pour cette occasion Evelise Millet, artiste et éditrice, ancienne étudiante de l’ésam,était invitée pour accompagner le groupe dans cette recherche. La question des murs, des plans et de l’espace décomposé de l’image occupe une place centrale dans son travail, elle a donc su susciter leur réflexion sur des expérimentations très variées.
Certains textes relevaient de l’allégorie, de la nouvelle, du roman, de la poésie, de l’essai… Comment construire une série de 5 images en veillant à révéler une dimension induite, parfois fantasmée du texte dans ses visuels ? Comment rester fidèle aux mots tout en s’en émancipant pour en offrir un éclairage personnel ? Il est intéressant d’observer que d’après un même texte les regards divergent. Les séries se croisent, se répondent mais ne se ressemblent pas.
Les murs, parfois présents graphiquement, parfois suggérés dans la manière d’architecturer les images, ces murs qui deviennent peau, volume ou superposition de plans, tous ces murs sont à force d’imagination devenus des fenêtres ouvertes sur la lecture des textes.
Enfin, faut-il préciser que ce lot d’images, cette somme d’ouvrages, deux étudiants de 3ème et 4ème année, Hugo Alvarez et Thibaud Besselièvre, s’en sont emparés avec la délicate tâche de les orchestrer, à la fois dans l’espace de la page, à travers un jeu d’éditions, et dans l’espace du musée ; déshabillant pour se faire des cimaises entières, explosant la lecture dans l’espace.
Malgré l’inhérente hétérogénéité graphique, ils restituent à l’occasion de cet accrochage un dialogue visuel et textuel, non seulement entre les différents travaux de l’atelier, mais aussi avec les œuvres de l’exposition, comme un espace où les murs se font et se défont à l’image d’une recherche toujours en cours.
Sarah Fouquet
professeur à l’ésam Caen/Cherbourg
coordinatrice du partenariat