catégorie ‘partenariat’

Atelier d’illustration inter-écoles

lundi 15 mars 2021

« Que s’est-il passé jusqu’à maintenant? »
Événements bien connus ou plutôt inconnus de l’histoire humaine.

Les étudiant·es ont puisé dans les évènements répertoriés dans le registre des jours de l’agenda L’imprévisible des éditions Le jeu de la Règle. Iels ont choisi n’importe quel événement qu’iels trouvent intéressant en se documentant préalablement à la fois sur l’évènement en question (recherches textuelles et iconographiques) mais aussi sur une culture de l’illustration contemporaine, pré-requis indispensable pour ne pas tomber dans les clichés.

Les participant·es de cet atelier spécifique aux pratiques du design graphique devaient finaliser une image reproductible et donc numérisée (toute technique et tout style : réaliste, historique, abstrait, expressif ou naïf sont autorisés). 18 participant·es ont été ainsi sélectionné·es (sans que les autres déméritent) pour paticiper à l’exposition de l’Alliance Française de Bologne (Italie) avec les écoles d’art de Bologne, Hambourg, Barcelone, Riga et Tel Aviv qui se tiendra en juin 2021, à l’occasion du Salon International du Livre Jeunesse de Bologne. Cette année, l’exposition sera aussi virtuelle et présentable dans chaque école partenaire.

Pour l’occasion nous avons invité en visioconférence Bernd Mölck-Tassel (auteur-illustrateur et enseignant à la Haw de Hambourg) et Xavier Pangaud (illustrateur et directeur artistique, ancien enseignant à l’Ensad-Paris et parrain du projet) à nous présenter leur travail de créateur et celui qu’ils ont pu réaliser les années passées avec leurs étudiant·es à l’occasion de ce partenariat international.

Liste des évènements retenus par les étudiant·es
1e novembre 1997 Ouverture à Pigalle du Musée de l’érotisme.
20 avril 1999 Fusillade au lycée Columbine de Littleton dans le Colorado (États-Unis). Deux adolescents se suicident après avoir tué 12 élèves et un professeur.
25 juin 1947 Publication à Amsterdam du journal d’Anne Frank.
19 avril 1980 À Paris, 50 000 personnes accompagne la dépouille de Jean-Paul Sartre jusqu’au cimetière de Montparnasse.
1er septembre 2007 À
Tuzla (en Bosnie), 6980 couples s’embrassent en même temps pendant 10 secondes.
3 novembre 2007
Accroché au bout d’une perche tendue dans le vide, à 320 km d’altitude, un astronaute de la navette américaine Discovery parvient à réparer une antenne solaire de la Station spatiale Internationale.
19 janvier 1997
Laurence de la Ferrière, la première femme à tenter la traversée de l’Antarctique en solitaire, atteint le pôle Sud.
4 novembre 2007
À Louxor en Égypte, la momie de Toutankhamon, restée plus de trois millénaires dans son sarcophage, est exposée au public.
11 avril 1997
Incendie de la cathédrale Saint Jean-Baptiste de Turin (Italie). Le « saint suaire », conservé dans la chapelle de Guarini, échappe aux flammes.
18 avril 1952
Yves Robert présente La guerre des boutons.
22 mai 1967 À Bruxelles, un incendie qui fera 323 morts et 150 blessé éclate au grand magasin À l’Innovation.
15 octobre 1917
Exécution de Mata Hari, condamnée pour « intelligence avec l’ennemi en temps de guerre ».15 –
18 avril 1979
Une centaine d’enfants sont massacrés à Bangui (Centrafrique) lors de la répression d’une manifestation lycéenne de protestation contre le coût trop élevé des uniformes scolaires imposés par l’empereur Bokassa Ier.
9 avril 1950
En la cathédrale de Notre-Dame de Paris, Michel Mourre, membre du groupe lettriste, monte en chair en pleine messe pascale et, devant les fidèles présents et les téléspectateurs, déclare que « Dieu est mort ».
11 avril 1991
Au mouillage au large de Gènes (Italie) avec 144 000 tonnes de brut, le pétrolier chypriote Haven prend feu et provoque une marée noire qui souillera les côtes italiennes et françaises pendant plus d’un mois.
31 mars 1851 À Paris, Léon Foucault délivre la preuve de la rotation de la terre par l’observation des oscillations d’un pendule long de 67 m suspendu à la coupole du Panthéon.
31 mars 1837 
Mort de John Constable
3 avril 1933 
Le Mont Everest est survolé pour la première fois par les avions de la mission Houston.
14 avril 1971
À l’occasion des 31e championnat du monde de tennis de table, la République populaire de Chine exprime le souhait d’un rapprochement avec les États-Unis.
7 avril 1803
Mort de Toussaint Louverture, premier esclave affranchi qui avait promulgué l’autonomie de Saint-Domingue en 1801.

Exposition « Murs » / musée des Beaux-Arts de Caen

lundi 7 mai 2018

Dans le cadre de l’exposition MURS, le Musée des Beaux-Arts de Caen a invité les étudiants de l’ésam Caen/Cherbourg à produire et présenter des travaux en regard des œuvres picturales et littéraires sélectionnées pour l’occasion. Dans un premier temps il s’est agi de soumettre une bibliographie aux étudiants de 3ème année design graphique et 4ème année Com Éditions. Chaque étudiant disposait d’un temps nécessaire au choix de son texte, à sa lecture et à son analyse en amont des 5 jours d’atelier dédiés à la production de leurs images.

Pour cette occasion Evelise Millet, artiste et éditrice, ancienne étudiante de l’ésam,était invitée pour accompagner le groupe dans cette recherche. La question des murs, des plans et de l’espace décomposé de l’image occupe une place centrale dans son travail, elle a donc su susciter leur réflexion sur des expérimentations très variées.

Certains textes relevaient de l’allégorie, de la nouvelle, du roman, de la poésie, de l’essai… Comment construire une série de 5 images en veillant à révéler une dimension induite, parfois fantasmée du texte dans ses visuels ? Comment rester fidèle aux mots tout en s’en émancipant pour en offrir un éclairage personnel ? Il est intéressant d’observer que d’après un même texte les regards divergent. Les séries se croisent, se répondent mais ne se ressemblent pas.

Les murs, parfois présents graphiquement, parfois suggérés dans la manière d’architecturer les images, ces murs qui deviennent peau, volume ou superposition de plans, tous ces murs sont à force d’imagination devenus des fenêtres ouvertes sur la lecture des textes.

Enfin, faut-il préciser que ce lot d’images, cette somme d’ouvrages, deux étudiants de 3ème et 4ème année, Hugo Alvarez et Thibaud Besselièvre, s’en sont emparés avec la délicate tâche de les orchestrer, à la fois dans l’espace de la page, à travers un jeu d’éditions, et dans l’espace du musée ; déshabillant pour se faire des cimaises entières, explosant la lecture dans l’espace.

Malgré l’inhérente hétérogénéité graphique, ils restituent à l’occasion de cet accrochage un dialogue visuel et textuel, non seulement entre les différents travaux de l’atelier, mais aussi avec les œuvres de l’exposition, comme un espace où les murs se font et se défont à l’image d’une recherche toujours en cours.

Sarah Fouquet
professeur à l’ésam Caen/Cherbourg
coordinatrice du partenariat

© Jean-Michel Alberola, « D’après Giotto II » (détail), 1997

Exposition « Murs » / montage au musée des Beaux-Arts de Caen

jeudi 3 mai 2018

Thibaud Besselièvre (étudiant en 4ème année Com Éditions) et Hugo Alvarez (3ème année Design Graphique) ont réalisé la scénographie et l’édition présentant les travaux produits en novembre par une trentaine d’étudiants lors d’un workshop avec Evelise Millet. Dans le cadre de leur stage au Musée des Beaux-Arts de Caen ils ont aménagé la dernière salle de l’exposition « Murs », présentée au Musée des Beaux-Arts de Caen.

Pressez-vous #10 / vues de l’exposition

lundi 2 avril 2018

Vue de l’entrée de l’exposition © photo de Sarah Fouquet

Vue des travaux de Sfax et Caen © photo de Sarah Fouquet

Vue générale de l’exposition © photo de Sarah Fouquet

Vue de générale de l’exposition © photo de Sarah Fouquet

Vue des travaux de Tunis © photo de Sarah Fouquet

Vue des dessins de Félix © photo de Sarah Fouquet

Vue des reportages graphiques des étudiants de 2ème année © photo de Sarah Fouquet

Vue des affiches des professionnels © photo de Sarah Fouquet

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Vue des affiches des professionnels © photo de Sarah Fouquet

Vue générale de l’exposition © photo de Sarah Fouquet

Pressez-vous #10 / Vernissage

vendredi 30 mars 2018

L’exposition de la 10ème édition de Pressez-vous a été inauguré le mercredi 21 mars en présence de nos invités tunisiens venus de Sfax et Tunis. Tous les exposants professionnels ont été cités et chaleureusement remerciés. Très belle exposition, très dense, à voir encore jusqu’au 6 avril.

De gauche à droite : Sarah Fouquet (ésam Caen/Cherbourg), Arnaud Stinès (directeur de l’ésam Caen/Cherbourg), Ikbel Charfi (ISAMS Sfax) et Mohamed Guiga (ISBAT Tunis).

 

Photographies d’Amel Hadjadj Aoul, DG2 © 2018.

Pressez-vous #10 / Article dans Ouest-France

lundi 26 mars 2018

Caen. Étudiants tunisiens et de l’Esam œuvrent sur les frontières

© photo de Marie-Madeleine Remoleur

 

Retrouvez également la galerie d’images de l’exposition sur le site de Ouest-France.

 

Pressez-vous #10 / workshop Caen-Sfax-Tunis

jeudi 22 mars 2018

Durant trois jours, les étudiants de 2ème année design graphique de l’ésam Caen/Cherbourg accueillent leurs collègues de Master design graphique de l’ISAMS Sfax et de l’ISBAT de Tunis. Les 46 étudiants se sont répartis en 20 équipes inter-écoles et travaillent à la réalisation d’affiches à 4 ou 6 mains qui seront présentées en juin au Conseil Régional pour la première édition du Forum pour la Paix.

Rahma (Sfax), Élisabeth et Morgane (Caen) © photo d’Amel Hadjadj Aoul

Yosr (Sfax) et Marie(Caen) © photo d’Amel Hadjadj Aoul

Ons (Sfax) et Hélène (Caen) © photo d’Amel Hadjadj Aoul

Ameni (Sfax) et Marie (Caen) © photo d’Amel Hadjadj Aoul

Élisa (Caen) et Houssaine (Sfax) © photo d’Amel Hadjadj Aoul

Ibtissem (Tunis) et Télia (Caen) © photo d’Amel Hadjadj Aoul

Josué (Caen) et Sahar (Sfax) © photo d’Amel Hadjadj Aoul

Belhassen (Sfax) et Émilie (Caen) © photo d’Amel Hadjadj Aoul

Alexandra (Caen) et Meriam (Sfax) © photo d’Amel Hadjadj Aoul

 

Pressez-vous #10 / montage

mardi 20 mars 2018

L’exposition Pressez-vous réunit près de 200 images. Les étudiants de DG2, suivant les plans de l’équipe scénographie, ont réalisé le montage en une seule journée.

 

Photographies d’Amel Hadjadj Aoul, DG2 © 2018.

Pressez-vous #10 du 20 mars au 7 avril

samedi 17 mars 2018

Conception graphique : Marie Bloyet, Clara Dauget, Émilie Marsollier, Hélène McDonald, Marie Monod et Alexandra Olund, étudiantes de 2e année option Design graphique.

Pour sa dixième édition, Pressez-vous continue de rendre hommage à l’image graphique d’actualité, sous toutes ses formes (affiches, dessins de presse, illustrations, reportages dessinés, etc.) et pour tous supports (de la une de journal aux murs de la ville, en passant par les pages de magazine). Cette année, les étudiants de l’option Design graphique de l’ésam Caen/Cherbourg ont travaillé à distance avec deux groupes d’étudiants de l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax et de l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis sur les questions d’actualité liées à la frontière. Du 20 mars au 6 avril, ils exposeront leurs travaux aux côtés de ceux d’un dessinateur de presse et de professionnels de l’image (graphistes, dessinateurs de presse, auteurs de BD, illustrateurs, etc.).

Grâce au soutien de la Région Normandie, les étudiants tunisiens seront présents pour le vernissage de l’exposition, car du 20 au 22 mars les trois groupes travailleront à Caen, en binômes franco-tunisiens, avec leurs enseignants Ikbel Charfi, Mohammed Guiga et Sarah Fouquet, sur la réalisation d’une nouvelle série d’images destinée à être présentée en juin à l’Abbaye-aux-Dames lors du forum Normandie pour la Paix.

« Pour une image graphique d’actualité multivitaminée aux vertus anti-dépressives »

« Je ne lis pas la presse, ça me déprime! » Cette phrase est parfaitement incompréhensible. Est-il « déprimant » de voir un naufrage de réfugiés dans la Méditerranée à la une d’un quotidien ? Est-il « déprimant » de voir des civils syriens mourir sous les bombes du « boucher de Damas » à la télévision? Est-il « déprimant » d’entendre les témoignages de Rohingyas victimes d’exaction à la radio ? Mais alors que doivent penser ces mêmes réfugiés, civils syriens et Rohingyas, qui cherchent chaque jour à fuir l’horreur et à survivre – vraiment ? Ne soyons pas « déprimés » face à l’actualité, ouvrons bien grand les yeux, au contraire et confrontons-nous aux événements. S’informer est non seulement un droit, au sujet duquel il faut être vigilant à chaque instant, (la France n’est toujours qu’au 39e rang sur 180 pays dans le classement 2017 de Reporters Sans Frontière sur la liberté de la presse, bien après le Costa Rica, le Surinam ou l’Uruguay) mais s’informer est aussi un devoir éthique. Nous devons assumer d’être acteurs de cette actualité qui se dessine sous nos yeux, ne pas attendre passivement qu’elle se retrouve dans les manuels d’histoire. Nous pouvons, chacun avec ses propres moyens, agir sur les événements. Certains signeront une pétition en ligne, d’autres s’investiront dans une association d’aide aux réfugiés… d’autres encore feront des images.

C’est cela que permet une école d’art. C’est observer le monde, l’analyser, l’interroger et apprendre à se positionner, tant bien que mal. Une école d’art apprend à se tourner vers les autres, à ne jamais s’isoler, à prendre sa part de responsabilités. Une image est une question ouverte, elle ne se résumera jamais à une opinion qui s’affiche. Ce n’est pas un long discours devant une assemblée passive, c’est plutôt une invitation au débat perpétuel.

Pour cette 10ème édition de Pressez-vous, le débat est donc relancé. Dessinateurs de presse, graphistes, illustrateurs, auteurs de bande-dessinée s’emparent de murs politiques, de faits de société, de catastrophes naturelles, de luttes sociales… et nous exposent leur vision de ce monde polymorphe, tellement complexe. En vis-à-vis, les étudiants de design graphique de l’ésam Caen/Cherbourg ont travaillé à distance avec deux groupes d’étudiants de l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax et l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis sur les questions d’actualité liées à la frontière, dans le cadre du Forum Normandie pour la Paix, en partenariat avec la Région Normandie. Ils portent un regard littéralement transfrontalier sur la question à la fois politique, géographique et symbolique de ces espaces censés rester poreux mais qui, pourtant, découpent autant les espaces que les vies.

Cet ensemble d’expositions se propose donc d’interroger visuellement et avec le public cette actualité qui régit nos vies et nos avenirs. Nous vous invitons à prendre le temps de dialoguer avec les images.

Évènement organisé par les étudiants de 2ème année de l’option design graphique de l’ésam Caen/Cherbourg

relations extérieures & partenariats
Coordination : Jeanne Rival
Correspondants Sfax et Tunis : Josué Kangodia et Vincent Vialard
Reportage photographique : Amel Hadjadj Aoul

communication visuelle
Marie Monod, Hélène McDonald, Marie Bloyet, Clara Dauget, Alexandra Olund et Émilie Marsollier

scénographie d’exposition
Pierre Caroff, Morgane Velut, Mathilde Corre, Lucile Laforgue et Télia Chiarotto

fabrication
Alma Henry, Ophélie Keromnes, Mohamed Tounkara, Elisa Yuste, Lucie Maniol et Jasmine Veskovic

coordination générale
Sarah Fouquet

responsable de la communication
Julie Laisney

responsables des relations internationales
France Jacquel-Blanc et Marion Quintin

partenaires
Région Normandie, Forum Normandie pour la Paix,
l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax, l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis et Graphisme en France


Vernissage mercredi 21 mars 2018 à 18h30

Exposition du 20 mars au 6 avril
Du lundi au vendredi de 10h à 18h30
Atrium de l’ésam Caen/Cherbourg, site de Caen
Entrée libre
En partenariat avec la Région Normandie

Pressez-vous #10 / ateliers Caen-Tunis-Sfax

vendredi 16 mars 2018

Images graphiques d’actualité

Dans leur formation, les étudiants de design graphique se confrontent très vite à la question de l’image graphique d’actualité, celle qui se destine à être publiée. L’actualité est la matière première de leur réflexion. Ils approchent ainsi toutes les typologies d’images que l’on peut lire dans la presse ou rencontrer dans l’espace public plus largement.

Ces derniers mois, ils se sont saisis de la délicate question de la frontière, parallèlement à leurs collègues étudiants tunisiens. Ils se sont documentés, ont drastiquement fouillé tant l’histoire que l’actualité. Ils se sont évidemment indignés de la crise des réfugiés, à quelques kilomètres d’ici, mais ont aussi été choqués par le mur érigé entre les États-Unis et le Mexique ou la frontière militarisée entre les deux Corées, devenus malgré la distance des sujets si familiers. Mais ils ont ensuite réagi et ont produit leurs images comme autant de sujets à débattre. Ils ont convoqué les signes et les mots, tout ce qui constitue la richesse du vocabulaire graphique et ont pointé du doigt toutes ces questions inhérentes à la notion de frontière. Comment à l’heure de la mondialisation les biens matériels circulent-ils avec tant de facilité, là où les enfants, les femmes et les hommes risquent leur vie chaque jour à braver les obstacles richement financés par les politiques anti-migratoires à travers le monde? Qu’est-ce qui distingue les modes de vie des deux côtés d’une frontière ? La frontière ne devient-elle pas une des inventions les plus aberrantes des hommes contre eux-mêmes ?

Ces images ont été réalisées en deuxième année de l’option design graphique, dans le cadre de l’atelier illustration de Sarah Fouquet en partenariat avec les étudiants de l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax et l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis, accompagnés respectivement par leurs enseignants Ikbel Charfi et Mohammed Guiga.

Sarah Fouquet

affiche de Marie Monod, étudiante de 2e année design graphique à l’ésam Caen/Cherbourg © 2018

strip d’Alma Henry, étudiante de 2e année design graphique à l’ésam Caen/Cherbourg © 2018

illustration de Pierre Caroff, étudiant de 2e année design graphique à l’ésam Caen/Cherbourg © 2018

 

dessin de presse de Jeanne Rival, étudiante de 2e année design graphique à l’ésam Caen/Cherbourg © 2018

 

Le pouvoir de l’image dans le partage et la diversité

À travers l’histoire, l’image a pu et a su s’imposer dans notre paysage individuel et collectif afin de saisir un moment et le fixer, annoncer ou dénoncer un fait, rappeler un événement ou plus …

De nos jours, notre quotidien aussi bien individuel que collectif est envahi par des images multiples et diverses, partagées instantanément grâce aux technologies modernes. Ce «bombardement numérique» a, certes, donné aux images une nouvelle dimension, mais également contribué à une certaine banalisation de la violence et des drames que nos sociétés contemporaines secrètent.

La violence, les conflits de société, la haine, le rejet, la guerre, le sang, l’injustice sont dénoncés par l’image, mais cette même image, peut constituer un élément de propagande pour ceux qui tirent profit de ces conflits afin de relancer des économies défaillantes. D’un autre côté, d’autres images

s’imposent et prétendent offrir un bien-être au même consommateur. L’individu est pris au piège de l’image et finit par tout consommer, des accessoires de bien-être au sang des victimes des guerres de tout genre.

La communication visuelle et son pouvoir continuent à s’imposer dans cette conjoncture comme une arme redoutable capable de modeler le ou les multiples récepteurs de tout espace et de tout genre, Roger Jauneau disait : «l’image n’est pas seulement un spectacle visuel, mais aussi le support de toutes les sensations dans la réalité de la rencontre physique avec la forme elle-même.» je me permets d’ajouter que l’image même si elle touche à un quotidien douloureux, violent et injuste, devient à cause de sa répétition, multiplication et son envahissement rapide, un objet de

consommation à effet immédiat mais éphémère. L’exemple de certaines images fixes ou animées couvrant des scènes de guerre, de douleur humaine, de conflits défilent comme un objet qu’on croise et qu’on oublie presque instantanément.

À notre époque, à quoi peut-on préparer les générations futures dans cette conjoncture si complexe et si douloureuse? Il me semble qu’au jour d’aujourd’hui il est plus que nécessaire d’aller vers l’autre et d’oeuvrer à bâtir des ponts à l’infini.

C’est une donnée essentielle qui a constitué la base de ma démarche pédagogique pendant toutes ces années. Se rencontrer pour réfléchir et agir ensemble est fondamental dans la communication visuelle car, beaucoup se construit dans la différence, Alphonse de Lamartine disait : «Et pourquoi nous haïr et mettre entre les races ces bornes ou ces eaux qu’abhorre l’oeil de Dieu? De frontières au ciel voyons-nous quelques traces? Sa voûte a-t-elle un mur, une borne, un milieu? Nations! mot pompeux pour dire : Barbarie! L’amour s’arrête-t-il où s’arrêtent vos pas? Déchirez ces drapeaux; une autre voix vous crie : L’égoïsme et la haine ont seuls une patrie; La fraternité n’en a pas!»


Pour tout cela, j’ai répondu favorablement à l’appel de ma collègue Sarah Fouquet. De cette invitation à se rencontrer et travailler ensemble autour d’une même thématique, me semble être un partage de cette Méditerranée qui nous unit.

Dans le cadre de la 10ème session de «Pressez-vous» d’un événement initié par le département Design Graphique de l’école supérieure d’arts et médias de Caen/Cherbourg (site de Caen), notre école est ravie de prendre part à cet événement portant sur la thématique des «frontières» qui a interpellée les étudiants en Master 1 de recherches en design graphique de l’institut supérieur des beaux-arts de Tunis (isbat) et de leurs camarades de l’institut supérieur des arts et métiers de

Sfax (isams) et ceux de Caen. Cet exercice, ô combien essentiel, s’est fait dans un premier temps à distance, chacun avec son groupe d’étudiants dans son espace/atelier dans un cercle de partage, d’interrogation, d’échange, de recherches et de prise de position graphique et finalisation de

différents visuels. Puis, dans un deuxième temps, cet exercice se fera en collaboration direct avec l’ensemble des étudiants dans l’espace /atelier design image de l’ésam de Caen. Cette expérience nous permettra de «vivre» ensemble un workshop au service de l’image dans son sens le plus large, travail qui s’articulera autour de ce j’appelle «d’un contenu textuel à un continu graphique» sur différents supports de communication avec à leur tête l’affiche, ce support important qui a su traverser le temps et l’espace public afin de transmettre un message, un appel ou illustrer un événement avec les mots écrits et les mots graphiques.

Mes étudiants en design graphique ont essayé de répondre à la thématique «les frontières», en partant de leur vécu personnel et collectif, avec un esprit d’engagement, d’implication et de citoyenneté, mais également avec l’attitude du designer graphique et chercheur qui, a mon sens,

joue un rôle essentiel dans notre quotidien et paysage sociétal et médiatique.

Je ne cesse de répéter à mes étudiants que nous sommes des concepteurs d’images, mais également notre rôle c’est de changer notre vécu, de changer le monde.

La présence de cette palette d’images se déclinant sur différents supports en ce mois de mars 2018 dans cette belle ville de Caen, est un signe fort de liberté d’expression, d’échange et de partage. Nous sommes les enfants de cette Méditerranée qui nous unit, mais au delà de ce fait, nous sommes des citoyens du monde, qui s’expriment par le biais de l’image textuelle et iconographique.

L’image est notre outil d’expression, de proposition, de revendication, de prise de position et d’échange dans un monde de plus en plus sectaire, communautaire, parfois haineux et souvent injuste. Charlie Chaplin disait dans «Le dictateur», dans le discours final du barbier juif : «Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les hommes vers le bonheur.»

Mohammed ben Tahar GUIGA

affiche d’Asma Djebbi, étudiante de 4e année design graphique à l’ISBAT Tunis © 2018

une d’Oumayma Khikhia, étudiante de 4e année design graphique à l’ISBAT Tunis © 2018

carte postale d’Ibtissem Msaddek, étudiante de 4e année design graphique à l’ISBAT Tunis © 2018

affiche de Loua Dafdouf, étudiante de 4e année design graphique à l’ISBAT Tunis © 2018

 

« Pressez-vous10 » ou le voyage de la jeunesse

Le projet « Pressez-vous 10 » initié par l’ésam Caen/Cherbourg s’ouvre en cette session sur des images et des dessins de jeunes étudiants graphistes tunisiens qui essaient de donner à voir des affiches insolites, traçant des messages de paix au-delà des frontières. Nos étudiants de l’ISAMS Sfax étaient saisis par cette thématique qui met en évidence une forme spécifique de construction d’un espace partagé malgré les différences. Cette occasion si bénéfique pour travailler dans un esprit compétitif, est une opportunité d’apprendre, d’échanger et de partager des expériences bien variées. Il s’agissait de provoquer les esprits innovants, de susciter leur curiosité et développer leur sens de créativité à travers un design de graphiques colorés, montrant une certaine identité et déployant un message universel à la fois. Les frontières culturelles, de langage et de territoire se voient traversés par une certaine ligne rebelle, celle de jeunes dessinateurs rêveurs. Le voyage sera lui-même lieu de rencontre prometteur d’un nouveau jaillissement du côté des villes fleuries…

Ikbel Charfi

affiche d’Ines Fakhfakh, étudiante de 4e année design graphique à l’ISAMS Sfax © 2018

affiche d’Ons Abdelmoula, étudiante de 4e année design graphique à l’ISAMS Sfax © 2018

affiche de KesKes Belhassen, étudiant de 4e année design graphique à l’ISAMS Sfax © 2018

affiche de Warda Ben Messaoud, étudiante de 4e année design graphique à l’ISAMS Sfax © 2018