« J’ai perdu mes clowns »
Cette initiative est réalisée dans le cadre de l’appel de l’Ésam à toutes les écoles de France de prendre le nom de Charlie pendant un mois.
Les étudiants ont, tout de suite, pris le pli également. Hier, à 18 h, plusieurs bûchaient encore sur leurs travaux. « C’est normal de participer, assure Maïlys, étudiante en 2e année. En tant qu’étudiants ici, on est les premiers à vivre et étudier notre expression. Si nous, on ne le faisait pas, ce serait ridicule. »
Certains sont particulièrement touchés par la disparition des cinq dessinateurs. « J’ai perdu mes clowns. J’ai appris à dessiner avec eux. Ils ont toujours été des références pour moi. »
Un des dessins réalisés montre un homme barbu qui déclare : « Ils m’ont pas trouvé, j’étais casher dans l’armoire ». « J’aime garder un air de rigolade », poursuit ce fan de la satire, qui a toujours en tête l’idée de devenir dessinateur de presse.
Pot commun
Ces professionnels participent aussi au mouvement. « J’ai reçu quarante mails en trois heures ! On veut faire un pot commun, éditable sans distinction », annonce Sarah Fouquet.
Même ceux qui ne dessinent pas s’y mettent. Jean-Marc Thomas, lithographe, a réalisé douze impressions, comme de nombreuses traces de petites gouttes d’encre, pour rendre hommage aux douze personnes décédées dans l’attentat de mercredi. « Ces dessinateurs sont des gens de ma génération que j’ai beaucoup appréciés. »
Pour Sarah Fouquet, « l’image est attaquée. Elle fait peur, avec les différentes interprétations que l’on peut en faire ». Aujourd’hui, au Mémorial, l’image devrait faire du bien.
Jérôme DECOSTER.
http://jactiv.ouest-france.fr/campus/charlie-hebdo-lhommage-etudiants-lesam-caen-40421