La douleur





























affiche réalisée par Mickaël Martin / mickou_graph@hotmail.com



/// Exposition au CHU de Caen à partir du 20 octobre 2010, hall d’accueil de la tour Côte de Nacre du CHU de Caen >

Qu’est-ce que la douleur? Comment se manifeste-t-elle? Comment en mesurer l’ampleur? Et pour cette exposition, précisément, comment la montrer? Ce sont autant de questions que ce sont posés les étudiants du département de design graphique de l’école supérieure des arts et médias de Caen avant de réaliser leurs affiches sur ce thème délicat, car qui n’a pas souffert et qui ne s’est jamais senti dépassé par sa dimension indicible.


Il y a des douleurs différentes, manifestes, secrètes, chroniques ou quotidiennes. Personne n’est égal face à elle, certains ressentent le besoin d’en parler lorsque d’autre la taise et l’enfuisse jusqu’à l’accroître. La douleur révèle certaines parties du corps, elle localise des points précis ou des zones plus vastes et légende à sa manière une certaine cartographie de l’Homme.


En quoi afficher la douleur peut-il faire sens? Une affiche est un objet imprimé destiné à être présenté dans l’espace public mais devant la dimension intime et personnelle du sujet, les étudiants ont du composer avec cette apparente antinomie pour produire des images empreintes de sensibilité et capable de faire réagir. L’absence de texte permet à l’image d’avoir différents niveaux de lecture et évite ainsi tout possible rapprochement à l’imagerie publicitaire, construite à coups de slogans.

Un objet comme une lame de rasoir, évoque à lui seul une douleur incisive et froide alors que l’image fantomatique du corset se confondant avec la colonne vertébrale évoque celle d’un voile enveloppant et vaporeux, tel un double corps.


Corps morcelés, déformés, irradiés, effacés voir parfois totalement absent, forment les uns en regard des autres un corps fictif capable d’arrêter le regard et peut-être de délier les langues. Communiquer sur la douleur participe à une certaine forme de lutte contre un mal silencieux et socialement masqué.

/// Noms des exposants > Jeanne André, Damien Andrieu, Obéline Auffret, Julie Bénameur, Camille Blanchemin, Lou Chevallier, Maxime Corbeil, Nicolas Cosson, Marie-Claire Courtois, Camille Guingouain, Noëllie Heudier, Juliette Hœfler, Louis Houel, Anne Jacquinot, Allison Lainé, Emma Langevin, Annabelle Lebret, Clara Liegard, Sophie Marie, Mickaël Martin, Symphonie Robail, Anissa Roudias, Lara Spelsberg, Charlotte Thomas, Alexandre Tourgis, Émilie Villedieu de Torcy et Jing Ye


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CHU de Caen

Artothèque de Caen


Présentée dans une dizaine d’établissements de santé depuis septembre 2009, l’exposition « La douleur » poursuit son parcours dans la région cette saison.

Expérience sensorielle et émotionnelle, la douleur, en tant que sentiment complexe, ne se représente guère : comment en effet mettre en image ce qui relève d’une expérience individuelle des plus subjectives ? Pour irreprésentable qu’elle soit, la douleur se manifeste cependant dans l’histoire de l’Art : depuis la plus haute antiquité, l’artiste, peintre ou sculpteur, a tenté d’en reproduire ses manifestations extérieures. (…).

Déclinée en trois sections, l’exposition rassemble des œuvres contemporaines extraites de la collection de l’Artothèque de Caen : le premier ensemble aborde les manifestations physiques de la douleur par la représentation du corps (L. Van Dinther, R. Fischer…). Dans la deuxième section sont évoquées les souffrances d’ordre moral ou psychique : prostration, isolement, mal-être (P. Van der Eerden). La troisième partie propose, quant à elle, un espace d’apaisement : l’œuvre se révèle non plus comme une représentation de la douleur mais comme un de ses remèdes potentiels (O. Debré, Z. Wou-Ki).