Pressez-vous #10 du 20 mars au 7 avril

Conception graphique : Marie Bloyet, Clara Dauget, Émilie Marsollier, Hélène McDonald, Marie Monod et Alexandra Olund, étudiantes de 2e année option Design graphique.

Pour sa dixième édition, Pressez-vous continue de rendre hommage à l’image graphique d’actualité, sous toutes ses formes (affiches, dessins de presse, illustrations, reportages dessinés, etc.) et pour tous supports (de la une de journal aux murs de la ville, en passant par les pages de magazine). Cette année, les étudiants de l’option Design graphique de l’ésam Caen/Cherbourg ont travaillé à distance avec deux groupes d’étudiants de l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax et de l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis sur les questions d’actualité liées à la frontière. Du 20 mars au 6 avril, ils exposeront leurs travaux aux côtés de ceux d’un dessinateur de presse et de professionnels de l’image (graphistes, dessinateurs de presse, auteurs de BD, illustrateurs, etc.).

Grâce au soutien de la Région Normandie, les étudiants tunisiens seront présents pour le vernissage de l’exposition, car du 20 au 22 mars les trois groupes travailleront à Caen, en binômes franco-tunisiens, avec leurs enseignants Ikbel Charfi, Mohammed Guiga et Sarah Fouquet, sur la réalisation d’une nouvelle série d’images destinée à être présentée en juin à l’Abbaye-aux-Dames lors du forum Normandie pour la Paix.

« Pour une image graphique d’actualité multivitaminée aux vertus anti-dépressives »

« Je ne lis pas la presse, ça me déprime! » Cette phrase est parfaitement incompréhensible. Est-il « déprimant » de voir un naufrage de réfugiés dans la Méditerranée à la une d’un quotidien ? Est-il « déprimant » de voir des civils syriens mourir sous les bombes du « boucher de Damas » à la télévision? Est-il « déprimant » d’entendre les témoignages de Rohingyas victimes d’exaction à la radio ? Mais alors que doivent penser ces mêmes réfugiés, civils syriens et Rohingyas, qui cherchent chaque jour à fuir l’horreur et à survivre – vraiment ? Ne soyons pas « déprimés » face à l’actualité, ouvrons bien grand les yeux, au contraire et confrontons-nous aux événements. S’informer est non seulement un droit, au sujet duquel il faut être vigilant à chaque instant, (la France n’est toujours qu’au 39e rang sur 180 pays dans le classement 2017 de Reporters Sans Frontière sur la liberté de la presse, bien après le Costa Rica, le Surinam ou l’Uruguay) mais s’informer est aussi un devoir éthique. Nous devons assumer d’être acteurs de cette actualité qui se dessine sous nos yeux, ne pas attendre passivement qu’elle se retrouve dans les manuels d’histoire. Nous pouvons, chacun avec ses propres moyens, agir sur les événements. Certains signeront une pétition en ligne, d’autres s’investiront dans une association d’aide aux réfugiés… d’autres encore feront des images.

C’est cela que permet une école d’art. C’est observer le monde, l’analyser, l’interroger et apprendre à se positionner, tant bien que mal. Une école d’art apprend à se tourner vers les autres, à ne jamais s’isoler, à prendre sa part de responsabilités. Une image est une question ouverte, elle ne se résumera jamais à une opinion qui s’affiche. Ce n’est pas un long discours devant une assemblée passive, c’est plutôt une invitation au débat perpétuel.

Pour cette 10ème édition de Pressez-vous, le débat est donc relancé. Dessinateurs de presse, graphistes, illustrateurs, auteurs de bande-dessinée s’emparent de murs politiques, de faits de société, de catastrophes naturelles, de luttes sociales… et nous exposent leur vision de ce monde polymorphe, tellement complexe. En vis-à-vis, les étudiants de design graphique de l’ésam Caen/Cherbourg ont travaillé à distance avec deux groupes d’étudiants de l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax et l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis sur les questions d’actualité liées à la frontière, dans le cadre du Forum Normandie pour la Paix, en partenariat avec la Région Normandie. Ils portent un regard littéralement transfrontalier sur la question à la fois politique, géographique et symbolique de ces espaces censés rester poreux mais qui, pourtant, découpent autant les espaces que les vies.

Cet ensemble d’expositions se propose donc d’interroger visuellement et avec le public cette actualité qui régit nos vies et nos avenirs. Nous vous invitons à prendre le temps de dialoguer avec les images.

Évènement organisé par les étudiants de 2ème année de l’option design graphique de l’ésam Caen/Cherbourg

relations extérieures & partenariats
Coordination : Jeanne Rival
Correspondants Sfax et Tunis : Josué Kangodia et Vincent Vialard
Reportage photographique : Amel Hadjadj Aoul

communication visuelle
Marie Monod, Hélène McDonald, Marie Bloyet, Clara Dauget, Alexandra Olund et Émilie Marsollier

scénographie d’exposition
Pierre Caroff, Morgane Velut, Mathilde Corre, Lucile Laforgue et Télia Chiarotto

fabrication
Alma Henry, Ophélie Keromnes, Mohamed Tounkara, Elisa Yuste, Lucie Maniol et Jasmine Veskovic

coordination générale
Sarah Fouquet

responsable de la communication
Julie Laisney

responsables des relations internationales
France Jacquel-Blanc et Marion Quintin

partenaires
Région Normandie, Forum Normandie pour la Paix,
l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax, l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis et Graphisme en France


Vernissage mercredi 21 mars 2018 à 18h30

Exposition du 20 mars au 6 avril
Du lundi au vendredi de 10h à 18h30
Atrium de l’ésam Caen/Cherbourg, site de Caen
Entrée libre
En partenariat avec la Région Normandie