Rencontre autour de l’ouvrage Éléments de Banalyse, jeudi 21 avril à 16h
Édition de documents conçue et établie par Marie-Liesse Clavreul et Thierry Kerserho
éditions Le Jeu de la Règle – 38€
www.lejeudelaregle.fr
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Cette première édition sur le mouvement banalytique paraît plus de vingt ans après le dernier Congrès des Fades. Fait remarquable dans cette époque d’accélération et de saturation : jusqu’à ce jour, excepté les banalystes eux-mêmes, rares ont été ceux qui ont pu accéder à quelque renseignement de première main et beaucoup d’autres ont sûrement cru que ce mouvement n’avait laissé que peu de traces. Tout semblait réuni pour que se forme un mythe auprès de quelques amateurs, sinon pour que s’affirme la perspective de l’oubli ; deux options que le présent ouvrage se satisferait de contrarier.
Le lecteur ne trouvera ici ni récit documenté ni discours savant sur le sujet, ce genre d’offre de médiation nous ayant paru contrevenir tout à la fois au style des mises en jeu que la banalyse avait elle-même pratiquées et aux modes de confrontation au « réel » auxquels elle invitait. Il trouvera uniquement de quoi appréhender, sur pièces, l’histoire de la banalyse : des documents originaux, dont aucun n’a évidemment été reproduit à titre illustratif.
Le présent recueil obéit à une construction simple : l’ordre de présentation retenu est strictement chronologique et la sélection des documents a été guidée par le souci de donner une intelligibilité interne à l’ensemble proposé. Gageons qu’une interrogation, surgissant ici à la lecture, découvrira ailleurs un élément de réponse. Il conviendra cependant de ne pas oublier que cet ouvrage n’a pu être composé qu’à partir des seuls documents conservés ou retrouvés dans les divers fonds d’archives banalytiques consultés, et que parmi plus de six-mille pièces recensées il nous a fallu opérer des choix, parfois sur fond de pénurie.
Ce recueil ne se nourrit donc pas de l’illusion d’épuiser son sujet. Et s’il entend rendre compte de ce que firent et inventèrent les banalystes entre 1982 et 1991, c’est par la variété des éléments qui le composent aussi bien que par leur montage, avec les rapprochements ou les laissés-en-blanc que celui-ci permet. Ainsi espère-t-il rendre tangibles les multiples déploiements du mouvement et les impasses qu’il a pu rencontrer. C’est aussi de cette manière qu’il aspire à redonner une actualité critique aux territoires défrichés à l’époque par la banalyse. Puisse-t-il encore inviter tout un chacun à se saisir aujourd’hui des virtualités collectives prometteuses dont elle était porteuse.
Quoi qu’il en advienne, on mesurera sûrement que, sachant, pour y avoir eu accès, ce que les archives de la banalyse recelaient, nous ne pouvions le garder pour nous.
Le 15 mai 2015,
Marie-Liesse Clavreul et Thierry Kerserho