catégorie ‘actu’

Pressez-vous #10 / ateliers Caen-Tunis-Sfax

vendredi 16 mars 2018

Images graphiques d’actualité

Dans leur formation, les étudiants de design graphique se confrontent très vite à la question de l’image graphique d’actualité, celle qui se destine à être publiée. L’actualité est la matière première de leur réflexion. Ils approchent ainsi toutes les typologies d’images que l’on peut lire dans la presse ou rencontrer dans l’espace public plus largement.

Ces derniers mois, ils se sont saisis de la délicate question de la frontière, parallèlement à leurs collègues étudiants tunisiens. Ils se sont documentés, ont drastiquement fouillé tant l’histoire que l’actualité. Ils se sont évidemment indignés de la crise des réfugiés, à quelques kilomètres d’ici, mais ont aussi été choqués par le mur érigé entre les États-Unis et le Mexique ou la frontière militarisée entre les deux Corées, devenus malgré la distance des sujets si familiers. Mais ils ont ensuite réagi et ont produit leurs images comme autant de sujets à débattre. Ils ont convoqué les signes et les mots, tout ce qui constitue la richesse du vocabulaire graphique et ont pointé du doigt toutes ces questions inhérentes à la notion de frontière. Comment à l’heure de la mondialisation les biens matériels circulent-ils avec tant de facilité, là où les enfants, les femmes et les hommes risquent leur vie chaque jour à braver les obstacles richement financés par les politiques anti-migratoires à travers le monde? Qu’est-ce qui distingue les modes de vie des deux côtés d’une frontière ? La frontière ne devient-elle pas une des inventions les plus aberrantes des hommes contre eux-mêmes ?

Ces images ont été réalisées en deuxième année de l’option design graphique, dans le cadre de l’atelier illustration de Sarah Fouquet en partenariat avec les étudiants de l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax et l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis, accompagnés respectivement par leurs enseignants Ikbel Charfi et Mohammed Guiga.

Sarah Fouquet

affiche de Marie Monod, étudiante de 2e année design graphique à l’ésam Caen/Cherbourg © 2018

strip d’Alma Henry, étudiante de 2e année design graphique à l’ésam Caen/Cherbourg © 2018

illustration de Pierre Caroff, étudiant de 2e année design graphique à l’ésam Caen/Cherbourg © 2018

 

dessin de presse de Jeanne Rival, étudiante de 2e année design graphique à l’ésam Caen/Cherbourg © 2018

 

Le pouvoir de l’image dans le partage et la diversité

À travers l’histoire, l’image a pu et a su s’imposer dans notre paysage individuel et collectif afin de saisir un moment et le fixer, annoncer ou dénoncer un fait, rappeler un événement ou plus …

De nos jours, notre quotidien aussi bien individuel que collectif est envahi par des images multiples et diverses, partagées instantanément grâce aux technologies modernes. Ce «bombardement numérique» a, certes, donné aux images une nouvelle dimension, mais également contribué à une certaine banalisation de la violence et des drames que nos sociétés contemporaines secrètent.

La violence, les conflits de société, la haine, le rejet, la guerre, le sang, l’injustice sont dénoncés par l’image, mais cette même image, peut constituer un élément de propagande pour ceux qui tirent profit de ces conflits afin de relancer des économies défaillantes. D’un autre côté, d’autres images

s’imposent et prétendent offrir un bien-être au même consommateur. L’individu est pris au piège de l’image et finit par tout consommer, des accessoires de bien-être au sang des victimes des guerres de tout genre.

La communication visuelle et son pouvoir continuent à s’imposer dans cette conjoncture comme une arme redoutable capable de modeler le ou les multiples récepteurs de tout espace et de tout genre, Roger Jauneau disait : «l’image n’est pas seulement un spectacle visuel, mais aussi le support de toutes les sensations dans la réalité de la rencontre physique avec la forme elle-même.» je me permets d’ajouter que l’image même si elle touche à un quotidien douloureux, violent et injuste, devient à cause de sa répétition, multiplication et son envahissement rapide, un objet de

consommation à effet immédiat mais éphémère. L’exemple de certaines images fixes ou animées couvrant des scènes de guerre, de douleur humaine, de conflits défilent comme un objet qu’on croise et qu’on oublie presque instantanément.

À notre époque, à quoi peut-on préparer les générations futures dans cette conjoncture si complexe et si douloureuse? Il me semble qu’au jour d’aujourd’hui il est plus que nécessaire d’aller vers l’autre et d’oeuvrer à bâtir des ponts à l’infini.

C’est une donnée essentielle qui a constitué la base de ma démarche pédagogique pendant toutes ces années. Se rencontrer pour réfléchir et agir ensemble est fondamental dans la communication visuelle car, beaucoup se construit dans la différence, Alphonse de Lamartine disait : «Et pourquoi nous haïr et mettre entre les races ces bornes ou ces eaux qu’abhorre l’oeil de Dieu? De frontières au ciel voyons-nous quelques traces? Sa voûte a-t-elle un mur, une borne, un milieu? Nations! mot pompeux pour dire : Barbarie! L’amour s’arrête-t-il où s’arrêtent vos pas? Déchirez ces drapeaux; une autre voix vous crie : L’égoïsme et la haine ont seuls une patrie; La fraternité n’en a pas!»


Pour tout cela, j’ai répondu favorablement à l’appel de ma collègue Sarah Fouquet. De cette invitation à se rencontrer et travailler ensemble autour d’une même thématique, me semble être un partage de cette Méditerranée qui nous unit.

Dans le cadre de la 10ème session de «Pressez-vous» d’un événement initié par le département Design Graphique de l’école supérieure d’arts et médias de Caen/Cherbourg (site de Caen), notre école est ravie de prendre part à cet événement portant sur la thématique des «frontières» qui a interpellée les étudiants en Master 1 de recherches en design graphique de l’institut supérieur des beaux-arts de Tunis (isbat) et de leurs camarades de l’institut supérieur des arts et métiers de

Sfax (isams) et ceux de Caen. Cet exercice, ô combien essentiel, s’est fait dans un premier temps à distance, chacun avec son groupe d’étudiants dans son espace/atelier dans un cercle de partage, d’interrogation, d’échange, de recherches et de prise de position graphique et finalisation de

différents visuels. Puis, dans un deuxième temps, cet exercice se fera en collaboration direct avec l’ensemble des étudiants dans l’espace /atelier design image de l’ésam de Caen. Cette expérience nous permettra de «vivre» ensemble un workshop au service de l’image dans son sens le plus large, travail qui s’articulera autour de ce j’appelle «d’un contenu textuel à un continu graphique» sur différents supports de communication avec à leur tête l’affiche, ce support important qui a su traverser le temps et l’espace public afin de transmettre un message, un appel ou illustrer un événement avec les mots écrits et les mots graphiques.

Mes étudiants en design graphique ont essayé de répondre à la thématique «les frontières», en partant de leur vécu personnel et collectif, avec un esprit d’engagement, d’implication et de citoyenneté, mais également avec l’attitude du designer graphique et chercheur qui, a mon sens,

joue un rôle essentiel dans notre quotidien et paysage sociétal et médiatique.

Je ne cesse de répéter à mes étudiants que nous sommes des concepteurs d’images, mais également notre rôle c’est de changer notre vécu, de changer le monde.

La présence de cette palette d’images se déclinant sur différents supports en ce mois de mars 2018 dans cette belle ville de Caen, est un signe fort de liberté d’expression, d’échange et de partage. Nous sommes les enfants de cette Méditerranée qui nous unit, mais au delà de ce fait, nous sommes des citoyens du monde, qui s’expriment par le biais de l’image textuelle et iconographique.

L’image est notre outil d’expression, de proposition, de revendication, de prise de position et d’échange dans un monde de plus en plus sectaire, communautaire, parfois haineux et souvent injuste. Charlie Chaplin disait dans «Le dictateur», dans le discours final du barbier juif : «Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les hommes vers le bonheur.»

Mohammed ben Tahar GUIGA

affiche d’Asma Djebbi, étudiante de 4e année design graphique à l’ISBAT Tunis © 2018

une d’Oumayma Khikhia, étudiante de 4e année design graphique à l’ISBAT Tunis © 2018

carte postale d’Ibtissem Msaddek, étudiante de 4e année design graphique à l’ISBAT Tunis © 2018

affiche de Loua Dafdouf, étudiante de 4e année design graphique à l’ISBAT Tunis © 2018

 

« Pressez-vous10 » ou le voyage de la jeunesse

Le projet « Pressez-vous 10 » initié par l’ésam Caen/Cherbourg s’ouvre en cette session sur des images et des dessins de jeunes étudiants graphistes tunisiens qui essaient de donner à voir des affiches insolites, traçant des messages de paix au-delà des frontières. Nos étudiants de l’ISAMS Sfax étaient saisis par cette thématique qui met en évidence une forme spécifique de construction d’un espace partagé malgré les différences. Cette occasion si bénéfique pour travailler dans un esprit compétitif, est une opportunité d’apprendre, d’échanger et de partager des expériences bien variées. Il s’agissait de provoquer les esprits innovants, de susciter leur curiosité et développer leur sens de créativité à travers un design de graphiques colorés, montrant une certaine identité et déployant un message universel à la fois. Les frontières culturelles, de langage et de territoire se voient traversés par une certaine ligne rebelle, celle de jeunes dessinateurs rêveurs. Le voyage sera lui-même lieu de rencontre prometteur d’un nouveau jaillissement du côté des villes fleuries…

Ikbel Charfi

affiche d’Ines Fakhfakh, étudiante de 4e année design graphique à l’ISAMS Sfax © 2018

affiche d’Ons Abdelmoula, étudiante de 4e année design graphique à l’ISAMS Sfax © 2018

affiche de KesKes Belhassen, étudiant de 4e année design graphique à l’ISAMS Sfax © 2018

affiche de Warda Ben Messaoud, étudiante de 4e année design graphique à l’ISAMS Sfax © 2018

 

 

 

 

Pressez-vous #10 / impressions

mercredi 14 mars 2018

Pressez-vous est organisé par les étudiants de 2ème année de l’option design graphique de l’ésam Caen/Cherbourg. Cette édition réunit exceptionnellement le travail de 70 exposants (21 professionnels et 49 étudiants). Ce sont eux qui ont réalisé la communication graphique de l’événement, la scénographie et la signalétique de l’exposition. Ce sont qui ont organisé l’accueil des 2 groupes d’étudiants venus de Sfax et de Tunis, avec le concours de nombreux hébergeurs, eux également qui ont réceptionné les images des différents participants dont les nombreux professionnels, eux qui ont traité les fichiers, les ont imprimés, les ont massicotés et eux enfin qui feront le montage de l’exposition.

Merci et bravo à eux tous!

relations extérieures & partenariats
Coordination : Jeanne Rival
Correspondants Sfax et Tunis : Josué Kangodia et Vincent Vialard
Reportage photographique : Amel Hadjadj Aoul

communication visuelle
Marie Monod, Hélène McDonald, Marie Bloyet, Clara Dauget, Alexandra Olund et Émilie Marsollier

scénographie d’exposition
Pierre Caroff, Morgane Velut, Mathilde Corre, Lucile Laforgue et Télia Chiarotto

fabrication
Alma Henry, Ophélie Keromnes, Mohamed Tounkara, Elisa Yuste, Lucie Maniol et Jasmine Veskovic

les généreux hébergeurs
Pierre Caroff, Télia Chiarotto, Cyprien Desrez, Jeanne Dubois-Pacquet, Lucie Dumoulin, Aurore Gardillon, Géromine Gautier, Alma Henry, Céline Hervé, Fatma Izmir, Josué Kangodia, Juliette Lebourgeois, Camille Lugnier, Sonia Martins, Lucie Maniol, Marie Monod, Pauline Sillard, Morgane Velut et Vincent Vialard.

Impressions laser des images de Tunis © photo d’Amel Hadjadj Aoul

Impressions jet d’encre des images de Sfax © photo d’Amel Hadjadj Aoul

Impressions jet d’encre des images de Sfax © photo d’Amel Hadjadj Aoul

Façonnage des images de Tunis © photo d’Amel Hadjadj Aoul

cartes postales façonnées de Tunis © photo d’Amel Hadjadj Aoul

 

 

Pressez-vous #10 / Caen-Sfax-Tunis

dimanche 4 mars 2018

Pour sa 10ème édition de Pressez-vous, l’ésam de Caen/Cherbourg continue à rendre hommage à l’image graphique d’actualité, de tous types (affiches, dessins de presse, illustrations, reportages dessinés…), pour tous supports, de la une de journal, en passant par les pages d’un magazine aux murs de la ville. Cette année l’ésam est partenaire de la Région Normandie et dans ce cadre les étudiants de design graphique de Caen ont travaillé à distance avec deux groupes d’étudiants de Sfax et Tunis sur les questions d’actualité liées à la frontière.
À Sfax les étudiants de 4e année design graphique de l’Institut Supérieur des Arts et Métiers ont choisi de travailler avec leur enseignante Ikbel Charfi sur le support de l’affiche. À Tunis les étudiants de 4e année design graphique de l’Institut Supérieur des Beaux-Arts ont interrogé différents supports (de la une de presse, à l’affiche en passant par la carte postale) avec leur enseignant Mohammed Guiga. Et à Caen, les étudiants de 2e année design graphique de l’École Supérieure d’Arts et Médias, sont passés de l’échelle de la page du journal, par le biais du dessin de presse, au format de l’affiche, avec leur enseignante Sarah Fouquet. Ils ont tous travaillé à partir d’une base documentaire commune, co-réalisée par les trois enseignants en amont de leurs ateliers. Ils ont mené leurs recherches graphiques sur la même période, entre mi-janvier et début mars, sur les trois sites. 
Ils exposeront du 20 mars au 6 avril 2018 tous leurs travaux à l’ésam, enfin réunis, aux côtés de professionnels de l’image (dessinateurs de presse, illustrateurs, graphistes…) et durant la semaine de la presse, du 19 au 23 mars, les trois groupes vont se rencontrer et travailleront en binôme franco-tunisien à l’occasion d’un workshop et réaliserons une nouvelle série d’images destinées à être présentées au Conseil Régional durant le Forum Normandie pour la Paix, les 6, 7 et 8 juin prochains.
Les choses se montreront donc autant qu’elles continueront à se fabriquer, à l’image d’une actualité, à chaque instant en mouvement.

 

Mohammed Guiga avec son groupe d’étudiantes, à Tunis © ISBAT, 2018

Mohammed Guiga avec son groupe d’étudiantes, à Tunis © ISBAT, 2018

Groupe d’étudiantes de 4e année design graphique, à Tunis © ISBAT, 2018

Travaux des étudiants de 4e année design graphique, à Sfax © ISAMS, 2018

Travaux des étudiants de 4e année design graphique, à Sfax © ISAMS, 2018

Travaux des étudiants de 4e année design graphique, à Sfax © ISAMS, 2018

Étudiantes de 2e année design graphique travaillant sur la com de Pressez-vous, à Caen © photo d’Amel Hadjadj Aoul, ésam, 2018

Étudiante de 2e année design graphique travaillant sur son dessin de presse, à Caen © photo d’Amel Hadjadj Aoul, ésam, 2018

Étudiante de 2e année design graphique travaillant sur son dessin de presse, à Caen © photo d’Amel Hadjadj Aoul, ésam, 2018

Évelise Millet, invitée du workshop illustration

dimanche 22 octobre 2017

Evelise Millet est artiste et éditrice. Après un premier cycle d’études à l’ESAL Épinal, en image et narration, elle est diplômée de l’option Com mention éditions en 2013 avec les félicitations du jury. Elle développe un travail multimédia autour de la question du dessin et de l’édition, questionne les statuts de l’image et de ses différents supports d’exposition et de diffusion. Lauréate du prix Dess(e)ins en 2013, elle expose régulièrement son travail (Lendroit éditions à Rennes, Le laboratoire à Lyon, la Bibliothèque Forney à Paris…) et participe à de nombreux salons d’édition. Elle est co-fondatrice de la maison d’édition Caroline Karst avec Nicolas Roussel, designer graphique.

Evelise Millet sera l’invitée du workshop illustration organisée par l’option design graphique et la mention éditions du 6 au 10 novembre.

Visiter son site > evelisemillet.fr

« Plateau », 2014
75 x 109 cm, graphite et crayon de couleur sur papier Montval © Evelise Millet

« Plan de projection », 2014, crayon noir sur papier © Evelise Millet

 

« Los Cabos », 2014,56 x 76 cm, graphite sur papier Arches © Evelise Millet

« Veduta » (perspective atmosphérique), 2017, noir de fumée sur verre, tablette lumineuse, bois, 25 x 18 x 18 cm © Evelise Millet

« Arrière-paysage », 2015
8m x 2m, bardage acier blanc avec profil anti-affiche, vinyl adhésif, bois © Evelise Millet

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Colloque Pierre Clastres / 25 et 26 octobre 2017

mercredi 4 octobre 2017

Affiche réalisée par Eudes Ressencourt, étudiant de 5ème année Com

Les étudiants de l’atelier « En marge des archives » organisé par l’option Com-Éditions, en partenariat avec l’IMEC et la MRSH, présenteront leur travail le 25 octobre à l’Imec lors du colloque « Pierre Clastres, d’une ethnologie de terrain à une anthropologie du pouvoir ».

25 & 26 octobre 2017
IMEC, abbaye d’Ardenne et MRSH Campus 1, Caen

 

À l’occasion des 40 ans de sa disparition, Anamnèse a décidé de rendre hommage à Pierre Clastres. Anthropologue spécialiste de l’Amérique du Sud (Paraguay, Brésil) formé dans la tradition structuraliste par Claude Lévi-Strauss lui-même, Pierre Clastres a pris ses distances avec cette tradition en proposant une épistémologie originale et complexe capable de renouveler la discipline.

L’esprit libertaire qui alimente ses écrits, à l’instar de La Société contre l’État, a offert une contribution majeure à l’anthropologie politique. À la fois critique du structuralisme et de l’économisme qu’incarnent les analyses marxistes orthodoxes de l’époque, son travail continue d’alimenter les réflexions d’universitaires comme de personnes impliquées dans des mouvements politiques. Son approche particulière qui trouve des continuateurs dans le champ anthropologique français ou américain, se pose comme un détour incontournable pour qui prétend produire une pensée sur l’État, le pouvoir, ou encore la guerre.

Ce colloque vise à réaffirmer l’importance des apports de Pierre Clastres, en présentant des travaux revisitant ses recherches ethnologiques, ses réflexions sur la chefferie et l’État, ou en interrogeant ses hypothèses sur la violence.

Les archives de Pierre Clastres sont consultables à l’IMEC-Abbaye d’Ardenne où elles sont conservées depuis 2011.

> Voir le programme complet du colloque

Mercredi 25 octobre à l’IMEC
Abbaye d’Ardenne
14280 Saint-Germain-la-Blanche-Herbe

Jeudi 26 octobre
MRSH
Campus 1
Esplanade de la paix
14000 Caen

Entrée libre
Inscriptions obligatoires pour les repas avant le 30 septembre : 16 euros
pierre-alexandre.delorme@unicaen.fr ou
clement.poutot@unicaen.fr

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Bibliographie Design Graphique / 2017

dimanche 24 septembre 2017

Ouvrages à lire absolument :
« Le graphisme de 1890 à nos jours », Richard Hollis, 2004
« Des signes et des hommes », Adrien Frutiger, 1983
« Des choses et d’autres », Bruno Munari, 1980

Ouvrages à avoir dans sa bibliothèque et/ou à consulter régulièrement :

« Le petit manuel de composition typographique », Muriel Paris, 2008 (à acheter)
« Encyclopédie de la chose imprimée », Yvette Pesez et Marc Combier, 1999
« Histoire de l’art », Ernst Gombrich, 1950

Lectures plus que conseillées :

« Le petit livre des couleurs », Michel pastoureau, Dominique Simonnet, 2014
« Du livre et des écrans », Serge Tisseron, 2013
« Le système des objets », Jean Baudrillard, 1968
« Pour comprendre les médias », Marshall McLuhan, 1964
« La laideur se vend mal », Raymond Lœwy, 1953
« Mythologies », Roland Barthes, 1956
« L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique », Walter Benjamin, 1935
« L’art et l’artisanat », William Morris, 1889

Lectures plus approfondies :

« Design for change », Léa Gauthier, Black Jack Editions, 2011
« À quoi tient le design », Pierre Damien Huygue, De l’incidence éditeur, 2014
« L’intelligence des affiches », Pierre Fresnault-Deruelle, Éditions Pyramid, 2011
« Design : introduction à l’histoire d’une discipline. », Alexandra Midal, Pocket, 2009
« Tomorrow NOW, when design meets science fiction. », Alexandra Midal & Nadine Clemens, MUDAM, 2007
« Transhumanité : Fictions, formes et usages de l’humain dans les arts contemporains », Isabelle Moindrot & Sangkyu Shin, L’Harmattan, 2013
« Design émotionnel : Pourquoi aimons-nous (ou détestons-nou) les objets qui nous entourent », Donald Norman, Éditions De Boeck, 2012
« Design pour un monde réel », Victor Papanek, Mercure de France, 1974
« Processus graphique : 20 graphistes, 20 études de cas. », Nancy Skolos & Thomas Wedell, Éditions Pyramid, 2012

Webographie à consulter régulièrement :

http://www.theoriedesigngraphique.org/wp-content/DOCUMENTS/Lyotard_Intriguer.pdf « Intriguer, ou la paradoxe du graphiste », François Lyotard, 1990
http://www.cnap.graphismeenfrance.fr/article/revue-graphisme-france Revue annuelle publiée par le Centre National des Arts Plastiques
http://strabic.fr/ Une revue numérique indépendante design, DIY, architecture et combinaisons spatiales
http://typomanie.fr/ Blog de typographie de Muriel Paris
http://www.colorsystem.com/ Systèmes de couleurs dans l’art et les sciences
http://gallica.bnf.fr/ Numérisation d’ouvrages de la BNF
http://bibliodyssey.blogspot.fr/ Livres Illustrations scientifiques – Materia Obscura – Histoire – Cartographie – Livres anciens

Pressez-vous #9 / Vernissage de l’exposition

vendredi 31 mars 2017

L’exposition de Pressez-vous a été vernie le mardi 21 mars en présence de Christophe Besse, Nat Mikles, de Clothilde Auboeuf Dominguez, Marion Raffier et Corentin Malvoisin étudiants à l’ESAC de Cambrai.

Vue des dessins de Biche © photo de Maud Gatellier

Vue des dessins des étudiants de design graphique © photo de Maud Gatellier

Vue des affiches des professionnels © photo de Maud Gatellier

Étudiant regardant les dessins de Christophe Besse © photo de Maud Gatellier

Étudiants consultant le journal réalisé par les étudiants de Cambrai, dans le cadre du cours de Gilles Dupuis et Gilles Bachelet © photo de Maud Gatellier

Étudiants consultant les reportages dessinés © photo de Maud Gatellier

Photo de groupe © Maud Gatellier

Pressez-vous #9 / Rencontre avec Christophe Besse

jeudi 30 mars 2017

Dans le cadre du partenariat avec le CLEMI et l’Académie de Caen, Christophe Besse est venu animé un atelier de dessin de presse avec le étudiants à destination d’une classe média du Lycée Victor Hugo, accompagnée de leurs enseignantes Anne-Sophie Fouénard et Catherine Dulongchamp. Dans la foulée de cet atelier Christophe Besse a présenté son travail lors d’une conférence ouverte au public.

Merci à Emma Griffon, déléguée académique d’avoir rendu cette rencontre possible.

Atelier de dessin de presse avec la classe média © photo de Maud Gatellier

dessins réalisés par deux élèves du lycée Victor Hugo © photo de Maud Gatellier

 

Conférence-débat avec Christophe Besse et le public © photo de Maud Gatellier

 

Pressez-vous #9 dans Ouest-France

mardi 28 mars 2017

La journaliste Marie-Madeleine Rémouleur prenant en photo un groupe d’étudiants de design graphique © photo de Sarah Fouquet

Pressez-vous #9 / textes de l’exposition

mercredi 15 mars 2017

La voix des images ou comment désobéir au doigt et à l’œil

Progressivement, l’image signifiante disparaît de notre espace public et l’image dédiée à l’actualité, témoin et actrice de son époque, tend à être davantage marginalisée. Depuis les attentats de Charlie Hebdo, le dessin de presse n’a pas repris la place qu’on était en droit d’espérer dans les pages de la presse et rares sont les institutions qui osent encore diffuser des messages visuels dépassant la simple communication évènementielle.

D’où vient ce renoncement en matière d’images ? D’un manque de considération pour les signes ? D’une subite pénurie iconographique ? De la peur de ce qui fait sens ? Et si tout cela n’était qu’une affaire d’éducation à ce langage si particulier ?

Les écoles d’art ont cette mission de former à l’image, d’apprendre à la lire, de donner les outils pour la concevoir et enfin d’aider à contextualiser sa diffusion. Lorsqu’il est acquis pour la plupart des gens que le texte demande du temps et certaines connaissances, il ne semble pas, étonnamment, en être de même pour l’image. Une fausse idée circule encore qui ferait croire que l’image est sans filtre et que sa lecture en est immédiate, voire universelle, alors que, bien au contraire, et surtout dans le cas de l’image graphique d’actualité, il s’agit d’une production parfaitement codée. Ces images sont à la fois extrêmement synthétiques et en même temps dotées d’une fabuleuse aptitude à la polysémie. Elles ont la faculté de redéployer leur contenu dans l’imaginaire de leur « lecteur visuel ». Le temps de l’observation leur confère d’autres niveaux d’appropriation et chaque époque les éclaire différemment.

Pour sa 9ème édition de Pressez-vous, l’ésam de Caen/Cherbourg fait la part belle à toutes ces images graphiques d’actualité, de tous types (affiches, dessins de presse, illustrations, reportages dessinés…). L’actualité, dont les ressources sont intarissables et chaque jour plus surprenantes, invite donc autant les étudiants que les professionnels à croiser leurs regards. La crise des réfugiés indigne. L’élection de Trump aux États-Unis inquiète. La campagne électorale préoccupe… D’ une image à l’autre les signes s’entrechoquent, s’interpellent, se répondent, traversant les supports, changeant de format ou d’écriture. Cet ensemble d’expositions dessine les contours d’un paysage certes tourmenté et dont les perspectives sont plus qu’incertaines, mais la simple existence de ces images garantit notre pouvoir de discernement, de libre expression et de projection dans l’avenir. Nous pouvons prendre le pouls du monde, en attendant l’année prochaine.

« 17 images pour 2017 »

18 professionnels de l’image, auteurs-dessinateurs, illustrateurs, dessinateurs de presse, graphistes… ont généreusement accepté de nous prêter chacun une image réalisée en réaction à l’actualité durant ces douze derniers mois. Certaines de ces images ont été publiées dans la presse, d’autres affichées dans la ville, d’autres encore sont montrées aujourd’hui pour la première fois. De natures différentes, conçues pour divers supports et destinées à des publics variés, toutes ces images mises côte-à-côte, au même format, s’émancipent de leur contexte d’origine pour dialoguer entre elles avec autant de fracas que de complicité. Ces affiches nous rappellent la faculté incroyable des images à pouvoir se renouveler sans cesse selon les lieux, l’époque et le public, sans jamais se contredire. Le lien entre son auteur et son destinataire se voit ré-interrogé pour finalement mieux être reconsidéré.

Professionnels exposés : Louise Aleksiejew, Camille Besse, Christophe Besse, Biche, Anne-Lise-Boutin, Pascal Colrat, Dugudus, Gilles Dupuis, Philippe Geluck, Jochen Gerner, Sébastien Marchal, Malte Martin, Antoine Medes, Nat, Renaud Perrin, Thierry Sarfis, Vanessa Vérillon, Willis from Tunis, Jean-Pol Rouard et Stéphane Trapier.

« Un œil piquant à la pointe du crayon »

Christophe Besse

Le dessin de Christophe Besse a ce pouvoir d’exception de nous livrer des saynètes sans jamais les figer. D’un trait léger, enjoué même, ses images s’animent sous notre regard attentif – ne filez pas trop vite, prenez le temps de fouiller chaque détail du décor, de remarquer chaque expression des visages, d’interpréter chaque geste des personnages. Il y a de quoi faire. Toutes ces images sont autant de clins d’œil complices entre amis face à un détail amusant de la vie quotidienne.

D’abord arrive l’image, puis presque aussitôt le texte. Aucune cruauté, seule la justesse des mots qui piquent sur le vif la nature absurde, et pourtant si vraie, de la situation. Christophe Besse aime tous ses personnages, même les plus bêtes, et c’est avec la plus grande tendresse qu’il dresse un réel portrait critique de notre société ultra connectée, pour laquelle les priorités (écologiques par exemple) de son époque semblent devenues accessoires même si elles se réclament à grands cris de la plus haute conscience qui soit.

Dans la pure tradition du dessin d’humour anglo-saxon – pensons en particulier aux pages illustrées du New Yorker -, Christophe Besse s’attaque à l’immensité du monde par petits bouts et chaque morceau choisi nous parle finalement d’un tout.

« Quand on parle du loup , on envoie la Biche »

Biche n’a aucun mal à choisir ses proies puisque ce sont généralement elles qui s’offrent à lui à coup de grands titres dans la presse quotidienne, sans aucune pudeur. Il les capture d’un trait. Il les tient tous : Marine Le Pen avec ses dents acérées de piranhas, François Hollande, sorte de monobloc à qui l’on peut tout faire endurer, Nicolas Sarkozy qui tel un caméléon se fond dans n’importe quel décor, François Fillon dont la paire de sourcils sonne comme deux poids morts ou encore Donald Trump dont la tête revêt la palette la plus criarde du lot — les daltoniens ont ici bien de la chance. Sans parler de sa passion pour les robes, quelles qu’elles soient. Car pour un dessinateur comme Biche, une soutane comme une burka, c’est tout simplement du pain béni. Elle s’adapte à tous les terrains, incorpore tout sous ses jupons, épouse toutes les formes même les plus informes. On ne peut que penser au chapeau du « Petit Prince » de Saint-Exupéry qui n’est autre qu’un boa digérant son éléphant et qui tromperait n’importe qui, mais Biche, lui, ne s’y trompe pas. Il voit clair dans le jeu des uns et des autres. Il révèle l’insondable et moque l’indicible. Les loups devraient décidément hurler un peu moins fort s’ils espèrent encore pouvoir passer entre les mailles de son filet de papier, le plus redoutable qui soit.

Reportages dessinés

La pratique du reportage dessinée est par nature très immersive. Elle permet de s’approcher au plus près de son sujet, progressivement, et d’investir le terrain. Qu’il s’agisse d’un lieu ou même d’une personne, l’un allant rarement sans l’autre, le dessinateur s’expose lui aussi. Il observe mais son travail est à son tour observé, bien souvent en train de se faire, avec tout ce que cela comprend d’incertitudes et de pudeur. Il s’opère alors nécessairement une forme d’échange en temps réel.
Le reportage dessiné existe depuis longtemps mais il reprend ses lettres de noblesse depuis quelques années grâce à la bande dessinée d’une part et à la presse trimestrielle d’autre part, en particulier dans les mooks (revues hybrides à mi-chemin entre le magazine et le livre).

Ces ouvrages ont été réalisés en deuxième année de l’option design graphique, dans le cadre de l’atelier illustration de Sarah Fouquet. Chaque étudiant a produit aussi bien ses textes que ses images, dans un souci de documenter le lecteur, et s’est également saisi des questions éditoriales afin de rendre l’objet le plus autonome possible.

Textes de Sarah Fouquet