catégorie ‘com-édition’

Le peuple veut / texte du catalogue

samedi 2 juillet 2011

Un trait sans limite pour un jour sans fin

Un dessinateur de presse a choisi de se confronter chaque jour au plus inépuisable des sujets : l’actualité. Il a plus que conscience du monde qui l’entoure tant il l’observe, l’analyse et le vit en temps réel, dessinant au rythme des événements. Son trait est une mesure perpétuelle du temps, une trace permanente de l’histoire, la voix même de l’opinion.
Autant témoin qu’acteur, il se doit de prendre une position instantanée afin d’envisager la moindre de ses images. Réflexe vital de dénoncer les injustices, besoin oppressant de crier la vérité, il préfère toujours rire du pire plutôt qu’en pleurer. « Dites-moi si les dessinateurs de presse s’expriment librement dans votre pays et je vous dirai qui vous êtes » ? C’est une phrase qui pourrait servir d’introduction à un chef d’état avant qu’il ne s’apprête à serrer la main d’un éventuel dictateur. Ici et ailleurs, on pratique avec condescendance l’autocensure, comme un luxe bien-pensant à l’occidentale, mais qu’en est-il de la vraie censure ? Celle qui tue ?
Les événements tunisiens ont capté toutes les attentions ces derniers mois et engagé un mouvement historique irréversible. Qui n’a pas entrevu un nouveau monde se dessiner sous ses yeux ? Car c’est bien de là que tout commence, des images, d’abord celles d’atroces violences et ensuite, de sublime liberté. Des drapeaux rouges, des croissants blancs, des étoiles, des hommes et des femmes poings levés… Ces images en font naître de nouvelles, sous le trait des dessinateurs tunisiens, empreintes cette fois d’humour et de poésie. Le 14 janvier 2011, sous la signature de Willis, un chat prend la parole pour mieux couper la sienne à Ben Ali et ce jour-là plus rien ne le fera taire, lui et tous les autres. À travers ces dessins, c’est aujourd’hui la Tunisie tout entière qui nous raconte sa grande et belle révolte.

Sarah Fouquet

Le peuple veut / exposition à Sfax

vendredi 17 juin 2011

Le vernissage de l’exposition Le peuple veut s’est déroulé jeudi 16 juin à la Maison de France à Sfax, une antenne de l’Institut Français en Tunisie en présence d’une quarantaine d’artistes locaux et de représentants de la société civile. Cette collection de près de 200 affiches, dessins humoristiques et dessins populaires est un hommage à la révolution tunisienne et au printemps arabe. Les oeuvres exposées ont été réalisées par des artistes graphistes internationaux, des élèves et des professeurs des Beaux Arts de Caen, Sfax, Tunis, Marrakech et Paris.

Le public présent a particulièrement apprécié le libre ton, l’insolence et humour des artistes tunisiens, français, syriens et palestiniens.
Une salle a été réservée à la projection d’un diaporama présentant d’autres affiches ainsi que des photos de reportage sur le même thème.
Les visiteurs étaient invités à réagir sur un tableau d’expression disposé en fin de parcours. Enfin la Maison de France se propose d’organiser lundi 4 juillet avec l’artiste Raouf Karray une table ronde autour de la révolution avec les étudiants des ISAM de Sfax et Tunis.
Cette même exposition, inaugurée il y a une semaine à CAEN, est attendue à Paris, Grenoble, Marrakech, et Liège, Beyrouth, le Caire et Toulouse sont sur la liste d’attente.
Cette exposition restera ouverte au public du 17 juin au 30 juillet. Elle circulera également dans différentes villes tunisiennes.

 

Le peuple veut / étudiants de l’ésam

jeudi 16 juin 2011

Dans le cadre de mon cours « graphisme et commande » les étudiants de design graphique ont réalisé des affiches et des dessins de presse sur la révolution tunisienne afin de participer à l’exposition « Le peuple veut ». Le cours reste toujours en lien avec une application professionnelle et, ici, l’occasion était pour eux de concevoir des images tirées à plusieurs exemplaires en vue d’être présentées au côté de productions de graphistes et dessinateurs professionnels.

Très réactifs, les étudiants ont prouvé leur engagement et se sont beaucoup investis pour l’exposition, y compris pour la concevoir comme un kit nomade pouvant être facilement reproduit par les différents lieux d’accueil de la tournée.

affiche d'Anne Jacquinot (troisième année design graphique)

affiche de Juliette Hoefler (troisième année design graphique)

affiche de Frédéric Lionnet (deuxième année design graphique)

affiche de Clémence Estivals (deuxième année design graphique)

dessin d'Oria Pivard (deuxième année design graphique)

dessin de Harilanto (deuxième année design graphique)

dessin de Sarah Poulain (quatrième année Com-Édition)

 

Futura

mercredi 15 juin 2011

/// L’origine du livre >

Créé par l’artiste et typographe allemand Paul Renner, le Futura, « caractère de notre temps », bénéficie dès sa publication, en 1927, d’un succès commercial sans précédent. Jan Tschichold et Kurt Schwitters l’emploient largement durant les années 1930. Diffusé sous l’appellation « Europe » en France, il inspire Cassandre dans sa recherche d’une nouvelle écriture. Depuis lors, Volkswagen, la Nasa, Stanley Kubrick et Barbara Kruger, Ikea et Canal+ en ont fait un usage marquant.
Le Futura a connu un regain d’intérêt ces dernières années, notamment dans les identités graphiques de la Seattle Public Library (Bruce Mau), de la Barbican Gallery à Londres (Cartlidge Levene et le Studio Myerscough), ou encore du musée du Jeu de Paume (Change is Good).
À travers plus de 400 documents rares et inédits, ce livre retrace l’histoire et les utilisations les plus intéressantes du Futura et nous plonge dans l’univers de la lettre en dévoilant ses enjeux culturels et sociaux.

couverture du livre aux éditions Norma

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Alexandre Dumas de Rauly est graphiste, titulaire d’un DNSEP en communication (ESA Cambrai, 2009), obtenu avec les félicitations du jury pour ses recherches sur le Futura et les caractères utopiques.

Michel Wlassikoff, historien, diplômé de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), a dirigé Signes, revue consacrée au graphisme. Auteur de nombreux articles et d’ouvrages, notamment Histoire du graphisme en France, Carré/Les Arts Décoratifs, 2005, il enseigne l’histoire du graphisme à l’ESA Cambrai, l’école Estienne et l’ESAG Penninghen.

http://www.editions-norma.com/

dossier de presse de l’exposition de la Galerie Anatome

galerie sur pixelcréation

 

/// Quelques pages >

Paul Rand, couvertures de la collection « The Documents of Modern Art », publiée par le Museum of Modern Art, 1944-1950

Spécimen du Futura, fonderie Bauer, vers 1955

double page du livre

double page du livre

Le peuple veut – vernissage de l’exposition de Caen

vendredi 10 juin 2011

Le jeudi 10 juin s’est inaugurée en hommage à la révolte tunisienne la première exposition d’une belle et longue tournée internationale. Dessins de presse, affiches, illustrations et photographies se répondent, étudiants et professionnels échangent, tunisiens et français ainsi qu’une dizaine de nationalités différentes dialoguent autour des récents évènements qui ont bouleversé l’actualité.

Pour l’occasion Raouf Karray (graphiste et enseignant à l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax), Mohamed Guiga (graphiste et enseignant à l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis) et Seif Neichi (directeur artistique et dessinateur de presse) sont venus de Tunisie pour rencontrer le public à l’occasion d’une conférence. Dorotea Marciak (attachée culturelle, Institut Français de Tunisie) et une journaliste se sont jointes à eux et accueilleront prochainement l’exposition jumelle à la Maison de France à Sfax.

AfficheVernissage © Dorotea Marciak

Dessins de presse et illustration, ésam Caen

vue de l'exposition, ésam Caen

vue de l'exposition, ésam Caen

Mohamed Guiga et Raouf Karray © Dorotea Marciak

Seif Neichi et Raouf Karray © Dorotea Marciak

Harilanto Razafindrakoto et Clémence Estivals interviewées (étudiantes en deuxième année design graphique à l'ésam)

 

Vernissage © Dorotea Marciak

Catalogue de l’exposition « Le peuple veut »

jeudi 2 juin 2011

Ce livre-affiche, publié aux éditions Thotm, accompagne l’exposition Le Peuple veut qui est une coproduction du centre du Graphisme d’Échirolles et de l’école supérieure d’arts et médias de Caen. Avec la participation de l’institut français de Coopération (Tunisie), de l’association des Tunisiens de France, la mairie du dixième arrondissement de Paris, du ministère de la Culture et de la Communication, de l’école supérieure des Arts visuels de Marrakech, de la Ville de Grenoble et de l’école supérieure d’Art de Grenoble.

 

format plié 160 x 210 mm
format déplié 960 x 630 mm
prix 5€ ttc.

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« Les illustres »

jeudi 10 février 2011

/// Présentation >

« Les illustres » est un atelier d’illustration ouvert aux étudiants de quatrième année en Art et Com et dirigé par Mireille Riffaud et Sarah Fouquet. Cette année, les étudiants sont invités à réfléchir aux différentes techniques de l’estampe, classiques et numériques. Chacun doit entreprendre une série cohérente de 5 images sur un texte de son choix, afin d’explorer des écritures et de construire un graphisme personnel et adapté au contenu textuel.

Objectifs :  établir une complicité, un dialogue, entre l’illustration et les différentes techniques d’estampes

Contenu : à partir de données textuelles variées et d’un parcours balisé dans l’histoire de l’estampe, construire une recherche de l’écriture de l’illustration qui puisse donner lieu à une publication.

Méthode d’enseignement :  exposés , recherches personnelles, travail en atelier, fabrication

// Quelques réalisations >

© Alice Lefort (com-édition)

© Ana Aranda Balcazar (com-édition)

© Antoine Girard (com-intermédias)

© Claire Cordel (com-édition)

© Clémence Lemonnier de Gouville (com-édition)

© Hélène Villette (art)

© Justine Lecaplain (art)

© Makeba Gill (com-édition)

© Sarah Poulain (com-édition)

Malte Martin à l’ésam le 17 novembre

dimanche 14 novembre 2010

/// Malte Martin invité de l’ésam >

Malte Martin est reconnu internationalement pour ses interventions poétiques (à faible coût) dans la ville dont il est un des seuls à maîtriser les enjeux particuliers. Dans le cadre de notre partenariat avec la Maison de l’Architecture, les étudiants de DG3 devront intervenir pour le mois de l’architecture, en mars, avec des moyens simples pour attirer l’attention des habitants sur leur usage de la ville. Cette rencontre leur permettra d’organiser leur travail sur le terrain, de réfléchir aux supports de communication et de mieux comprendre la dimension poétique du projet.

De 10h30 à 12h Malte Martin tiendra une conférence à l’auditorium sur son travail de commande graphique et ses projets d’investissement de l’espace urbain avec Agrafmobile et de 13h45 à 15h45 il rencontrera les étudiants de DG3 dans leur atelier afin de discuter avec eux de leurs différentes pistes de recherches pour le Mois de l’Architecture 2011.

/// Biographie >

Malte Martin est un graphiste, plasticien et typographe d’origine allemande. Après avoir débuté son parcours par une formation « Bauhaus », à Paris, il intègre les Beaux-Arts et entre dans l’atelier Grapus.
Malte Martin est designer graphique dans les domaines de l’édition, la presse et l’identité visuelle pour des structures culturelles. Aujourd’hui, il poursuit son voyage dans le monde visuel avec son « atelier graphique » et l’association Agrafmobile. Cette association lui permet d’exprimer son «envie de recréer, grâce à ce théâtre visuel, un espace public qui donne à voir et à lire autre chose que des signes administratifs ou commerciaux. C’est aussi une tentative de reconquérir l’espace public comme espace d’imagination appartenant à ceux qui y vivent».

/// Projets Agrafmobile >

Depuis 2007, Agrafmobile reproduit les interventions sous l’appellation «Mots publics», dans la même quartier St-Blaise à Paris. Il s’agit d’une démarche artistique qui déploie de nouvelles formes poétiques urbaines sur différents supports pour une lecture dans l’espace public.
Des supports légers comme des papiers d’emballage vont faire leur apparition dans le quotidien
du quartier, et des surfaces d’affichage grand format vont «pousser» sur les murs et les vitrines et donner aux paroles formulées dans les ateliers une dimension publique, les rendant accessibles à tous.
Malte Martin a réalisé des interventions pour Chaumont (Festival international du graphisme), pour Fontenay-sous-Bois (la vitrine de la Galeru), Villetaneuse, à Chinon ou pour La Nuit Blanche.
À chaque fois, il s’agit de construire un projet unique, en lien avec un lieu et ses habitants, avec respect et lisibilité. Les supports peuvent être des lettres, des flyers, de simples rubans, comme des affichages, des pochoirs, des actions dans la rue.
«… Malte Martin rend public, et même, en y faisant résonner ce que son geste de graphiste contient de générosité, je dirais qu’il rend au public. C’est-à-dire qu’il donne quelque chose aux gens comme si les passants anonymes de la rue y avaient droit…» Gérard Wajcman


/// Références >

Malte Martin, éditions Pyramid
Agrafmobile, éditions de L’Œil
www.etapes.com
http://www.agrafmobile.net/
http://www.galerie-anatome.com/

Éditions Ypsilon, la bilbiothèque typographique

lundi 20 septembre 2010

/// Publication >

Martin Majoor & Sébastien Morlighem José Mendoza y Almeida

Martin Majoor & Sébastien Morlighem
José Mendoza y Almeida

03/2010
édition bilingue français-anglais

Traduit de l’anglais par Étienne Dobenesque
pages
170 x 245 mm 34 €
http://www.ypsilonediteur.com/

/// José Mendoza y Almeida >

Né en 1926 à Sèvres, José Mendoza y Almeida est le dessinateur de caractères français le plus ancien toujours en activité. Il possède la particularité d’avoir publié ses principales créations dans les plus grandes fonderies internationales. Sa longue carrière, ponctuée par de nombreux travaux de graphisme et de calligraphie
 pour l’édition, la publicité et la communication, l’a amené à travailler avec d’importantes figures telles que Maximilien Vox et Roger Excoffon. Il enseigna également à l’Atelier national de création typographique au sein de l’Imprimerie nationale.

Cet ouvrage, le premier qui soit dédié à son œuvre, est composé d’une introduction de Jan Middendorp et de plusieurs essais écrits par Martin Majoor et Sébastien Morlighem, consacrés au Pascal, au Photina, à l’ITC Mendoza Roman et à d’autres créations moins connues. De nombreux documents inédits sont reproduits pour la première fois.

/// Extraits >

L’origine du Pascal remonte directement à Guillermo de Mendoza2, le père de José Mendoza. Celui-ci put apprécier et apprendre dès l’âge de onze ans auprès de son père la beauté de l’art du dessin, des lettres et de la typographie. En 1943, alors que son fils avait dix-sept ans, Guillermo de Mendoza réalisa un ensemble de dessins pour un alphabet de style incise, mais il mourut l’année suivante. Ces dessins furent le point de départ de la première création typographique sérieuse de Mendoza, lorsqu’en 1953, il commença à dessiner un alphabet qui s’en inspi- rait directement. Le principe des formes incises demeura, de même que le nom, Pascal (hommage au philosophe français), mais le nouvel alphabet était meilleur à bien des égards. Les capitales étaient moins « fantaisistes », mieux structurées tout en demeurant très élégantes. Mais c’est la création du bas-de-casse qui révéla tout d’abord le talent de dessinateur de Mendoza.
La conception d’un caractère sans empattements mais contrasté et avec des formes incises peut être considérée comme une réaction aux linéales ration- nelles suisses et allemandes alors très répandues. Mendoza n’était pas le seul à réagir à cette formalisation du dessin. Maximilien Vox, son premier employeur, avait commencé à parler, avec d’autres, du renouveau d’une tradition latine dans la création typographique – ce qu’il appelait la « graphie latine », une forme de sensibilité qu’il caractérisait évasivement comme « un certain art d’être, de vivre, de penser – et d’écrire »3. Mendoza avait pleinement et, d’une certaine manière, naturellement conscience de cette sensibilité latine, en partie peut-être du fait de ses origines espagnoles, et elle se manifeste dans l’ensemble de son œuvre. Les capitales du Pascal s’inspiraient des inscriptions lapidaires romaines tandis que le bas-de-casse se fondait plutôt sur un romain de type Garamond, mais dans les deux cas, la « sensibilité latine » était évidente.
Mendoza n’était pas non plus le seul créateur à réfléchir à un caractère sans empattements inspiré des formes humanistes romaines. En Allemagne, Hermann Zapf, de huit ans son aîné, s’était déjà fait un nom avec des caractères comme le Palatino (1950) et le Melior (1952). Il emprunta la même voie « latine » que Mendoza en dessinant l’Optima, publié en 1958 par la fonderie Stempel. Zapf fut également influencé par les capitales sans empattements de certaines inscriptions romaines, voulant même nommer sa création « Neu-Antiqua » (« nouveau romain »). L’Optima et le Pascal ont été comparés de nombreuses fois, mais il ne fait aucun doute qu’ils ont été créés indépendamment l’un de l’autre, tout en étant le fruit de la même époque.


Conqueror le papier qui offre des polices

lundi 13 septembre 2010

/// AW Conqueror, une police de Jean-François Porchez libre de droits >

La marque de papier Conqueror offre une police de caractères exclusivement dessinée pour elle par Jean-François Porchez. Vous pouvez la télécharger sur ce lien > http://conqueror.com/
La fonte comprend une didot, une sans, une inline, une carved, une slab et un caractère chinois.

Merci à Thomas Rainfroy pour l’info.