catégorie ‘expo’

Portes Ouvertes à Paris

lundi 16 janvier 2012

/// Portes ouvertes à l’ENSAD >

les vendredi 27 et samedi 28 janvier de 13h à 20h.

© Tristan Maillet & Marc Maione
 
 
École nationale supérieure des Arts Décoratifs
31 rue d’Ulm, 75005 Paris
T. : +33 1 42 34 97 00
F. : +33 1 42 34 97 85
http://www.ensad.fr

 

/// Portes ouvertes à Estienne >

les vendredi 3 février et samedi 4 février 2012 de 9h à 17h

©

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

École Estienne
18 Bd Blanqui, 75013 Paris
T. : +33 1 55 43 47 47
F. : +33 1 55 43 47 48
http://www.ecole-estienne.fr
 

/// Portes ouvertes à l’ENSCI >

le vendredi 3 février de 12h à 18h et le samedi 4 février de 10h à 18h

© ensci

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ENSCI – Les ateliers
48 rue St-Sabin, 75011 Paris
T. : +33 1 49 23 12 12
F. : +33 1 49 23 12 96
http://www.ensci.com/

 

Blanquet au Wharf

dimanche 15 janvier 2012

/// Boyau noir >

Le Wharf, Centre d’art contemporain de Basse-Normandie et la Comédie de Caen, Centre Dramatique National de Normandie s’associent pour la présentation du travail pictural de Stéphane Blanquet ; dessinateur, plasticien, illustrateur, auteur de romans dessinés, scénographe, éditeur. Depuis 2007, il réalise chaque année la  campagne de «communication» de la Comédie de Caen et son univers graphique aux allures de jardin luxuriant est connu des publics de la région bas-normande.

Cependant, le projet qui réunit nos deux institutions pour cette exposition s’attache davantage à présenter l’œuvre la plus « obscure » de Stéphane Blanquet qui se déploiera dans une scénographie spécifique pour la mise en espace de son univers. Comme tout artiste à l’univers « marqué », sa singularité graphique est reconnaissable parmi les productions des vingt dernières années, comme celle qui s’imprime dans nos mémoires pour ne plus la quitter. Dans une scénographie théâtralisée, ses dessins surdimensionnés entre rêves et cauchemars prendront corps sur les murs telles des réminiscences fantomatiques de nos propres hantises.

Ses personnages, aux allures parfois joyeuses souvent inquiétantes, se distordent dans un déploiement de noir et blanc où la graphie remplit l’espace de la toile comme pour mieux enfermer le regardeur sans aucune échappée possible. Ici l’univers est clos, le lieu est refermé par le déploiement même du dessin qui obstrue toute vacuité de blanc. La claustrophobie provoquée par le plein d’images oblige une observation attentive de l’ensemble de la composition et d’être au plus près, là où se niche le détail sardonique, le pathétique.

L’œuvre tout entier de ce créateur trouve sa genèse depuis des « familles » issues de la peinture, du cinéma, de la musique et du son et dont la génération à laquelle il appartient s’est nourrie. Depuis les références classiques de la peinture en passant par les productions de bande dessinée et d’œuvres graphiques alternatives, c’est tout un atlas personnel qu’il a constitué au cours de ces années. Depuis sa caverne, comme celle de Platon, Blanquet voit et projette sur le papier — cette paroi horizontale — les ombres errantes et nocturnes qui surgissent. La survivance de ses fantômes, ritualisée par le noir et blanc, construit par hybridité une communauté spectrale d’individus avec lesquels nous engageons un dialogue, comme si ces figures ne nous étaient pas si étrangères. Ici, le déployé pariétal de Blanquet aspire le spectateur dans un monde où la frayeur prend des physionomies « familières ».

dessin de Stéphane Blanquet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

/// Infos pratiques >

Vernissage vendredi 20 janvier 2012 à 18h

ouvert du lundi au vendredi et chaque premier samedi du mois, de 14h à 18h

02 31 95 50 87

wharf2@orange.fr

7 Passage de la Poste – BP 59

14200 Hérouville-saint-Clair

/// Si vous aimez Blanquet, vous aimerez Hey >

En ce moment se tient une des plus déroutantes expositions de l’année à la Halle St-Pierre et ce jusqu’au 4 mars 2012. Toutes les expositions d’art contemporain montées par les institutions culturelles mondialisées se ressemblent mais quelques ovnis comme « Hey! Modern Art & Pop Culture » ne ressemblent à aucune autre. Blanquet y réalise une très belle installation, sombre et baroque.

Stéphane Blanquet à la Halle St-Pierre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Le musée de la Halle Saint Pierre et la revue HEY! s’associent pour présenter l’exposition HEY! modern art & pop culture. Rencontre inévitable au sein de la scène culturelle alternative entre les courants de la pop culture et les formes populaires de l’art moderne et contemporain que sont l’art brut et l’art singulier. Notre société est une « culture-monde » à laquelle l’art pictural n’échappe pas. Aujourd’hui, l’esprit de la rue et du populaire est partout et gagne les institutions. Dans l’esprit de la revue HEY!, l’exposition se veut le relais et la caisse de résonance de cet art urbain, pop et outsider.

 

Qu’ils détournent les fondements d’une civilisation technicienne dont ils représentent les ouvertures permises à la création artistique et à la libre invention, ou qu’ils entretiennent les liens les plus ténus possibles avec toute espèce d’environnement culturel ou de médiatisation, la soixantaine d’artistes présentés dans l’exposition ont en commun de contester les frontières hiérarchiques qui séparent le grand Art de la culture populaire. Leurs généalogies culturelles et leurs cousinages donnent à cette exposition l’allure d’un cabinet de curiosités du XXIème siècle. Représentants emblématiques de la Pop culture ou héritiers de la forme la plus  singulière de l’art, l’art brut, ils sont le pollen libre de la création culturelle. »

Titine K-Leu

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Halle Saint Pierre

2 rue Ronsard – 75018 PARIS

Tel. +33 (0)1 42 58 72 89

tous les jours, de 10h à 18h

 

Du dessin au graphisme

dimanche 15 janvier 2012

/// Espèces d’espaces de Georges Pérec >

Les étudiants de DG2 ont réalisé une recherche graphique autour du texte de Pérec afin d’en explorer les qualités littéraires et formelles.

Après avoir expérimenter différentes schématisations de la pensée (arborescences, cartes heuristiques, nuages de mots…) chacun s’est approprié une écriture personnelle. Ces planches réalisées à la main ont été exposées dans la salle d’accrochage 3 du 9 au 13 janvier. Suivront à ce travail de nouvelles planches traitant d’un texte personnel, inspiré de l’exercice de la rue de Pérec, où il s’agit de décrire de la façon la plus exhaustive possible un lieu.

L’accrochage a été dirigé par Annabelle Mollet, Morgane Gautier et Aude Prévost, merci à elles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

/// Accrochage >

Le département design graphique organise des accrochages pédagogiques réguliers afin de spatialiser et articuler les productions des étudiants des différents ateliers. Il ne s’agit pas de réaliser une exposition mais plutôt d’expérimenter des principes d’accrochage et d’éprouver son travail dans l’espace, de le matérialiser et le rendre ainsi publique.

Le Peuple Veut à Turin

mardi 10 janvier 2012

© Zoltan Nagy

/// Sur les murs de Turin >

Gianfranco Torri, graphiste italien, également connu pour ses nombreux commissariats d’exposition dans le domaine du design graphique a organisé une exposition à ciel ouvert, hors les murs mais sur les murs tout de même de Turin. Pour célébrer le premier anniversaire de la révolution tunisienne 33 des affiches de l’exposition « Le peuple veut » ont été imprimées en grand format (70×100, 100×140 et 140×200 cm) et encollées sur les murs du quartier Quadrilatero romano de Turin.

 

© Zoltan Nagy

© Zoltan Nagy
© Zoltan Nagy
Raouf Karray © Zoltan Nagy
Raouf Karray © Zoltan Nagy
© Zoltan Nagy
© Zoltan Nagy
© Zoltan Nagy
Gianfranco Torri © Zoltan Nagy

 

 

From 1st December
Divieto d’affissione (Défense d’afficher) curated by Gianfranco Torri
Le Peuple Veut
Quadrilatero romano
Torino

Le peuple veut à Toulon

samedi 7 janvier 2012

/// Hommage à la révolution Tunisienne >

Avec la Méditerranée au cœur de son projet artistique, le Théâtre Liberté veut revenir dès les premières semaines de son ouverture sur la révolution tunisienne, point de départ du printemps arabe, et offrir une tribune aux artistes et citoyens pour mieux comprendre les événements et enjeux qui se jouent actuellement outre-mer.

Le Théâtre « Liberté » de Toulon organise, du 12 au 22 octobre, une manifestation culturelle en hommage à la révolution tunisienne avec un programme mêlant arts plastiques, danse, cinéma et débats.

Le programme compte aussi une exposition intitulée « Dégage » avec la participation de douze photographes tunisiens réunis dans un collectif présentant une sélection de leurs photos couvrant les moments forts de la chute de l’ancien pouvoir tunisien.

Un ensemble de dessins et affiches est né à l’initiative de l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax, l’école supérieure d’arts et médias de Caen et d’un appel à contribution sur internet auquel ont répondu avec passion de nombreux graphistes et dessinateurs.

http://www.theatre-liberte.fr

 

© Théâtre Liberté

© Théâtre Liberté

© Théâtre Liberté

 

 

 

 

Photomobile

mardi 13 décembre 2011

© Annabelle Mollet

© Annabelle Mollet

© Annabelle Mollet

© Annabelle Mollet

© Annabelle Mollet

/// Accrochage >

Le département design graphique organise des accrochages pédagogiques réguliers afin de spatialiser et articuler les productions des étudiants des différents ateliers. Il ne s’agit pas de réaliser une exposition mais plutôt d’expérimenter des principes d’accrochage et d’éprouver son travail dans l’espace, de le matérialiser et le rendre ainsi publique.

/// Le projet >

L’atelier photomobile est un projet initié et encadré par Bernard Chéreau (professeur de photographie) et Christophe Bouder (assistant d’enseignement artistique). Les étudiants de deuxième année design graphique devaient réaliser une série d’images avec leur téléphone portable et concevoir une série cohérente et présentable dans l’espace.

Vernissage « Le peuple veut » / Échirolles

lundi 12 décembre 2011

Façade extérieure des Moulins de Villancourt © centre du graphisme d'Échirolles

entrée de l'exposition © centre du graphisme d'Échirolles

vernissage © centre du graphisme d'Échirolles

vernissage © centre du graphisme d'Échirolles

Mohamed Guiga devant son affiche © centre du graphisme d'Échirolles

 

« Le Peuple veut », exposition jusqu’au 23 décembre 2011
ouvert du lundi au samedi de 15h à 19h
Centre du Graphisme/Moulins de Villancourt
116 cours Jean-Jaurès – 38130 Échirolles.
Informations auprès du centre du Graphisme
04 76 23 64 65

Le peuple veut au centre du graphisme d’Échirolles

lundi 5 décembre 2011
Reportage de Damien Borrelly sur France 3
http://www.pluzz.fr/jt-local-19-20—grenoble-2011-11-29-19h18.html

/// Quelques vues de l’exposition >

dessins de presse des étudiants de l'ésam Caen-Cherbourg

dessins de presse des étudiants de l'ésam Caen-Cherbourg

affiches des étudiants de l'ésam Caen-Cherbourg

affiches des étudiants de l'ésav Marrakech

affiches d'étudiants tunisiens

affiche d'étudiants de l'esav Marrakech

affiches d'étudiants de l'esac Marrakech

Le peuple veut à Échirolles

dimanche 4 décembre 2011

Nous sommes tous des Tunisiens

Composée de dessins satiriques, d’affiches au graphisme fort et de nécessaires recontextualisations, l’exposition itinérante Le Peuple Veut s’arrête aux Moulins de Villancourt pendant un mois, et offre aux visiteurs des points de vue singuliers sur la Révolution tunisienne. On est allés à la rencontre de deux de ses instigateurs, Raouf Karray, professeur des arts graphiques à Sfax, et Mohamed Guiga, graphiste à Tunis. Propos recueillis par François Cau

 

Quand vous est venue l’idée de cette exposition ?
Raouf Karray : Le 15 janvier, le lendemain de la fuite de Ben Ali. On était soulagés, on a respiré et on a tout de suite eu l’idée en se concertant avec Mohamed et un ami graphiste français qui vit à Paris. On s’est dit qu’on allait lancer un appel sur Facebook, demander qu’on nous envoie des visuels de soutien et de participation à la révolution tunisienne – un dessin de presse, une caricature, une affiche, peu importe. On pensait qu’avec Internet, ça pouvait faire rapidement un effet boule de neige, et en une semaine, j’ai été bombardé de visuels extraordinaires, de blogueurs tunisiens mais aussi d’ailleurs. On s’est alors demandé que faire de toutes ces choses, et on a lancé un autre appel pour faire savoir qu’on avait ce contenu à disposition. On a eu des retours d’institutions, d’écoles partout dans le monde qui étaient intéressées pour faire une exposition. La France, l’Italie, la Belgique, l’Egypte, le Liban… il y a une liste d’attente énorme !

Parmi les propositions d’artistes tunisiens, avez-vous tout de suite senti une plus grande liberté d’expression ?
RK : Oui, bien sûr. C’est normal,  tout était jusque-là interdit. L’Etat laissait une petite marge de manœuvre sur les blogs, mais tout était en fait contrôlé : si on te laissait t’exprimer, c’était pour mieux t’arrêter derrière. Mais le pouvoir s’est fait déborder par les réseaux sociaux ; il pensait pouvoir s’en servir pour mieux surveiller les communications et les agitateurs, mais le nombre de messages était trop important. Ça a aidé à faire changer la peur de camp.

En corollaire de cette nouvelle donne, on voit également dans les affiches l’apparition d’un humour particulièrement corrosif…
RK : Les blogueurs et les graphistes ont initié ça, et tout le monde a suivi. J’étais très agréablement surpris de voir cet humour-là chez les jeunes. Dans les manifestations, les pancartes et les slogans étaient souvent d’un humour incroyable, des centaines de blagues sont apparues sur les réseaux sociaux, qui les relayaient. C’était indispensable pour désacraliser ce pouvoir-là qu’on croyait intouchable. De sacré, il était devenu ridicule, et il fallait le tourner en dérision. Ça a joué un rôle énorme dans la révolution.

L’exposition s’accompagne d’une revue de presse des événements, qui s’achève sur le cocktail molotov lancé dans les locaux de Charlie Hebdo (revue à laquelle les Moulins de Villancourt ont par ailleurs consacré une exposition l’an dernier). De votre point de vue, vous cautionnez les propos soutenus par Charlie ou vous pensez que ça relève de la liberté d’expression ?
RK : De la liberté d’expression, bien sûr. On a longtemps attendu de vivre cette révolution, et maintenant on attend de voir les réactions partout dans le monde. Chacun peut s’exprimer comme il le souhaite, il n’y a pas de problèmes, bien au contraire, la communication est ouverte.

Il y a une image qui revient souvent chez des artistes pourtant différents, c’est celle du domino…
RK : Evidemment. Il y a eu les événements en Tunisie, en Egypte, en Lybie, au Yémen, en Syrie, au Bahreïn, dont on n’a presque pas parlé, et au Maroc, où il y a des manifestations et des émeutes, jusqu’à aujourd’hui, dont on ne parle pas. Les choses bougent, mais difficilement. Nous, on va rester très vigilants sur les conséquences de notre révolution, mais on reste optimistes.

Justement, que vous inspirent les récents heurts en Egypte ?
RK : Beaucoup de tristesse. Lors des premiers événements en Egypte, on avait très peur que ça n’aboutisse pas là-bas, parce qu’en cas d’échec, on allait se faire massacrer dans la foulée, toujours dans cette logique de domino. On a presque été plus contents du succès de la révolution égyptienne que de la nôtre ! Ça a été une force de soutien extraordinaire, surtout au moment où la Lybie s’est mise à nous menacer. Kadhafi a fait un discours terrible, nous a traités d’ânes, disait que notre président était le meilleur, il a même commencé à préparer une milice pour entrer en Tunisie et nous attaquer – heureusement que son peuple s’est révolté contre lui. Maintenant, ce qu’il se passe en Egypte nous fait mal.

Récemment, la Cinémathèque de Grenoble a montré Tahrir, un documentaire de Stefano Savona qui donne la parole aux manifestants et donne du coup un point de vue totalement différent du traitement qu’on a pu voir de l’événement dans les médias. Est-ce aussi l’un des buts de votre démarche ?
RK : On est des fabricants de l’information, presque au même titre que les journalistes mais d’une autre façon. On était sur le terrain, on a participé à la révolution ; avec mon fils, on a monté des ateliers spontanés pour imprimer des tracts. Pour ce qui est de ce projet, on a fait ça aussi parce qu’on a senti qu’il y avait de mauvaises intentions de la part de la presse, des médias occidentaux, ils ont récupéré le mouvement et en ont fait autre chose. Par l’exemple, l’accent mis sur l’immolation de Mohamed Bouazizi nous emmerde, le terme “Révolution de jasmin aussi“, ce sont des éléments qui ont été imposés. Bouazizi ne s’est pas brûlé pour la révolution, c’était un hasard ; mais les médias ont tout de suite sauté là-dessus parce qu’il y avait une effervescence énorme dans la région au même moment, certes, mais ils ont déformé cette réalité. Dans l’exposition, l’affiche qui mentionne Mohamed Bouazizi a été faite par des graphistes de Marrakech, qui étaient influencés par cette information sans savoir. Mais de mon côté, à Sfax, j’avais des étudiants qui venaient du même coin que Bouazizi, et ils étaient très fâchés de cette histoire, par rapport à leurs propres martyrs. J’en ai parlé aux organisateurs d’Echirolles, et finalement on garde cette affiche, parce qu’ils l’ont choisi. (Mohamed Guiga se joint à la conversation, NdlR). Vas-y, je viens de parler de Bouazizi, tu peux continuer sur le jasmin…
Mohamed Guiga : Oui, tu as donné TON avis ; enfin oui, l’avis de beaucoup de gens…

Vous n’êtes pas d’accord, en fait ?
MG : Je pars du principe que Bouazizi est allé de l’autre côté de la rive ; et chez nous, on dit que quand on parle des morts, il ne faut jamais dire de mal. Ils ne sont plus là pour se défendre, ou pour rétablir une vérité. Pour moi, son acte s’est fait dans une conjoncture précise, c’est un déclic par rapport à des événements qui se sont préparés bien avant, mais ça ne se limite pas à ça. La Tunisie a vécu une Histoire avec des hauts et des bas, des régimes qui ont gouverné dans une seule voie sans rien accepter d’autre. Le résultat est clair et net : on était arrivé à un moment où il était prévisible que ça bouge. Ça a beaucoup surpris, mais essentiellement de l’autre côté de la Méditerranée. Pour le reste… On est d’accord sur le fait que la Tunisie est un pays touristique, où entre autre on vient sentir le jasmin en plein été ; mais associer la révolution au jasmin, pour nous, c’est un non respect du sang qui a coulé. La révolution s’est bâtie sur trois piliers : la dignité, la liberté et le travail. Pour nous, le jasmin évoque les vacances, le tourisme, l’oisiveté…

Finalement, quelles informations souhaitez-vous faire passer dans vos expositions ?
MG : Nous sommes des concepteurs d’images, c’est juste le minimum qu’on puisse faire par rapport à ce qu’on a vécu, nous devons entretenir cette mémoire. Pour moi, tous ceux qui ont répondu à nos appels sur ce projet sont des Tunisiens, quelles que soient leur nationalité. En observant les expositions d’un endroit à l’autre, on se rend compte que chaque partie change la scénographie, le choix des œuvres, on découvre à chaque fois de nouvelles choses sur ce travail. A Echirolles, il y a eu en plus la sollicitation d’établissements scolaires de la région pour des propositions graphiques sur le thème de la révolution, et on a découvert, avec grand plaisir, des résultats dont la sensibilité graphique dépasse parfois celle des graphistes professionnels ! Pendant ce temps d’exposition, pour nous, les habitants d’Echirolles sont des Tunisiens.
RK : On n’amène pas de message. L’intérêt de la chose réside pour beaucoup dans le fait que chaque lieu se l’approprie. Ce qu’on en retire, c’est un grand sentiment de solidarité.

 

Déambulation

En entrant dans les Moulins de Villancourt, deux choix s’offrent à vous : replonger dans l’actualité brûlante des révolutions arabes grâce à la revue de presse éclatée sur le mur de gauche, ou débuter par les premiers dessins de presse sur la droite. Ce panorama se poursuit sur deux murs, avec des attaques irrévérencieuses de Ben Ali mais aussi des réactions françaises des premières heures. Les graphistes tunisiens investissent quant à eux les deux murs suivants. L’espace central accueille les propositions de graphistes internationaux, aussi virulents, plus esthétiquement poétiques. Enfin, la salle attenante héberge les propositions parfois étonnantes de lycéens de l’agglo grenobloise.

dessins de Nathan Latour-Novo, étudiant design graphique à l'ésam

www.petit-bulletin.fr

 

Jean-Jacques Sempé

jeudi 10 novembre 2011

/// Sempé, un peu de Paris et d’ailleurs >

Première rétrospective jamais organisée à Paris, l’exposition Sempé, un peu de Paris et d’ailleurs invite le visiteur à regarder le monde avec cet artiste discret et familier et à (re) découvrir cette petite musique si personnelle qu’il compose, inconsolable et gai, à coup de traits délicats.

Plus de 300 dessins originaux, accompagnés de textes de Jean-Jacques Sempé, donneront au visiteur l’occasion d’apprécier la richesse et la virtuosité d’une oeuvre riche et légère qui oscille entre humour et poésie.

Parce qu’il pardonne au vaniteux, encourage le teigneux, envie le bienheureux, Sempé flirte avec la philosophie et la psychanalyse mais prend ses distances avec l’esprit de sérieux pour mieux appréhender ce « presque rien » où se joue une certaine idée de la vie et de la mort.

Chaque dessin nous invite, l’air de rien, à l’introspection : c’est le mystère de ce talent unique que l’exposition Sempé, un peu de Paris et d’ailleurs souhaite délicatement révéler.

Voir la visite de l’exposition

/// Vues de l’exposition >

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 /// Infos pratiques >


Du 21 octobre 2011 au 11 février 2012.
Exposition gratuite à l’Hôtel de Ville.
Salle Saint-Jean.
5, rue de Lobau.
75004 Paris.
Métro : Hôtel de Ville
Tous les jours sauf dimanches et fêtes de 10h à 19h.
Dernier accès à 18h30.
Accessible aux personnes à mobilité réduite.
site > paris.fr